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Démêler l’écheveau – L’édito de Christophe Bonnefoy

C’était prévisible. Salah Abdeslam, dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, n’a aucunement l’intention d’expliquer ce qui l’a amené à devenir l’un des acteurs principaux de cette terrible journée. Il ne sera pas plus dans la demande de pardon, on peut s’en douter. Ça ne servirait pas à grand-chose, de toute façon. Et en tout état de cause, il n’apportera aucun élément sur le déroulé de cette soirée qui a fait 130 morts et des centaines de blessés dans la capitale.

Il s’est contenté hier, dès les premières minutes de l’audience, de tomber dans la provocation et de réciter les mots de ceux qui ne réfléchissent pas. Ces mots appris par cœur – une propagande – qui reviennent purement et simplement à tenter d’assumer un rôle de pseudo-soldat, sans rien assumer, en fait. C’est pourtant précisément ce qu’auraient pu attendre les familles de victimes : des explications. Elles n’auront même pas cela.

Mais finalement, en adoptant cette attitude de celui qui s’enferre dans sa doctrine, au moins Abdeslam ne se posera-t-il pas en maître du jeu, pendant toute la durée de ce procès. Ce n’est pas lui qui mènera les débats. C’est à la justice, maintenant, de démêler l’écheveau. Sans se laisser berner. Sans se laisser emmener vers la provocation ou de fausses pistes.

Les familles des victimes décédées, ou les victimes qui ont échappé au pire, savent pertinemment que rien n’atténuera leur douleur. Alors explications ou pas… Beaucoup affirmaient ainsi, avant cette date du 8 septembre, ne rien attendre des accusés. Elles ne réclament qu’une chose, finalement : que la justice condamne. Avec d’autres méthodes que celles utilisées un fameux vendredi soir. « Nous devrons tous (…) maintenir la justice dans sa dignité ». Le président de la cour d’assises spéciale a posé le cadre, hier matin.

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