Déjà réussis – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang sont déjà rentrés dans l’histoire, avant même de débuter. Politiquement parlant, en tout cas. Les organisateurs ont réussi un exploit : réaliser l’impensable, réunir deux nations officiellement encore en guerre. Et pas seulement au sein d’une même enceinte. Hier lors de la cérémonie d’ouverture, on a vu les ennemis de toujours main dans la main, le sourire en prime et marchant sous la même bannière. Corée du Nord et du Sud se haïssent, ça n’est rien de le dire. Et même s’il ne faut pas se leurrer sur l’évolution de la situation géopolitique dans la région – que ces Jeux ne modifieront sans doute pas -, le symbole est tellement fort, qu’il peut laisser penser que rien n’est jamais impossible. La preuve.
Présenté comme les Jeux de la paix, l’événement verra se surpasser 2 900 athlètes de 92 Etats, avides de conquérir 102 titres sur une quinzaine de jours. Un rendez-vous planétaire où le fairplay se conjuguera avec l’envie de dépasser ses limites ; où l’esprit du sport devra tutoyer celui, plus agressif dans le bon sens du terme, de la compétition. On mettra de côté l’éternel problème du dopage. Les tricheurs ont été exclus. N’ont été accueillis, chez les Russes puisqu’il s’agit d’eux, que ceux qui sont “soupçonnés”, on peut le dire comme ça, d’être propres.
Nos Bleus y ont toutes leurs chances, évidemment. Peut-être pas en curling ou en patinage de vitesse. Non plus, en hockey sur glace ou en bobsleigh. Quoique, puisqu’un premier exploit a été réalisé hier, pourquoi pas d’autres… Plus sûrement, on comptera sur Tessa Worley ou Alexis Pinturault en ski alpin, ou l’incontournable Martin Fourcade en biathlon. Que la fête commence, tous les espoirs sont permis.