Déjà la suite – L’édito de Christophe Bonnefoy
Plein succès ? Echec total ? En ce traditionnel 1er mai, là n’était finalement pas l’essentiel. Car il faut bien l’avouer : il faudrait un tsunami politique, ou tout simplement une sorte d’absence aussi momentanée que violente de la part d’Emmanuel Macron pour que la réforme des retraites passe demain de vie à trépas.
Manifestation historique ? Pas en nombre. Mais en symbole, sûrement. On n’avait pas vu les syndicats défiler lors d’un 1er mai sous la bannière de la parfaite union depuis des décennies.
Ce lundi ne changera pas grand-chose en ce qui concerne l’âge de notre passage du monde du travail à celui du loisir éternel.
En revanche, cette Fête du muguet… et des droits des travailleurs, a peut-être marqué un tournant. Les Français sont en colère. C’est la constante depuis des mois, et les slogans l’ont confirmé, lors des défilés, un peu partout en France. Mais surtout, si ce n’est la CGT, qui continue à ne pas en démordre, il semble bien que chacun soit déjà passé à la suite.
La contestation contre la réforme des retraites pourrait bien n’avoir été qu’une simple bataille perdue – quelle bataille toutefois ! -, en attendant les suivantes. Avec à l’avenir, le bagage de l’expérience et des enseignements tirés d’un dialogue de sourds qui n’aura débouché que sur le passage en force du 49.3.
Emmanuel Macron veut avancer. Il aura néanmoins laissé des plumes dans le combat. Les syndicats ne voulaient pas reculer. Ils auront bien du mal à parvenir à leurs fins sur les retraites. Ça semble acté. Chat échaudé craignant toutefois l’eau froide, ils sont sans doute déjà dans les combats qui viennent et la façon de les aborder. Forts d’une unité dont ils comptent bien aujourd’hui faire un nouvel atout, ils iront discuter avec le gouvernement sur les prochains projets de textes. C’est inéluctable. Mais cette fois avec l’avantage de ceux qui connaissent les pièges dans lesquels on voudrait les attirer.