Déjà 30 ans… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Si proche, si loin. Tellement présent et pourtant si unique sur l’échelle du temps que l’événement nous ramène à un vieux rêve – réalisé – jamais revécu depuis lors.
A jamais les premiers. Au sens propre du terme. L’Olympique de Marseille fut le premier club de l’Hexagone à remporter la coupe aux grandes oreilles. La Ligue des champions. Le premier, et le seul. C’est dire l’exploit. Et la place, particulière, de l’OM dans le football français. Et européen, pour le coup.
Mais s’il est tout à fait légitime de fêter, 30 ans après, ce titre arraché grâce au fameux coup de tête de Basile Boli ; s’il est émouvant de repenser à la folie furieuse qui a suivi dans toute la ville de Marseille ; si, même, se rappeler cette fameuse soirée donne, encore, quelques frissons à ceux qui étaient en âge de s’enflammer pour une finale européenne, il faut bien avouer que commémorer ce 26 mai 1993 offre un double sentiment.
Evidemment, en premier lieu celui d’une grande fierté. Qu’on soit Marseillais ou pas d’ailleurs. Tout comme le souvenir d’un engouement né de ce qui n’avait jamais été réalisé avant. Mais, aussi, un second sentiment qui tient plus d’un triste constat : notre Ligue 1, finalement, est à la place où elle doit être. Dans le ventre mou du foot européen. C’est presque cruel de le dire.
Les clubs n’ont, pour le coup, pas réussi à reproduire ce que l’équipe nationale a réussi. Les Bleus sont doubles champions du monde. Et se situent maintenant, de manière continue, dans le haut du pavé mondial.
Mais PSG et autres mastodontes de L1 courent, eux, après la gloire. Et trébuchent trop souvent. L’OM n’a jamais réussi à renouveler son exploit de 1993. Les Parisiens, qui ont pourtant depuis quelques années toutes les cartes en main pour rivaliser largement avec Barcelone, Madrid, Manchester ou Munich, n’y arrivent pas.
C’est dire, finalement, à quel point ce titre marseillais est emblématique. Mais aussi combien il peut poser questions, ramené à l’ensemble du football français…