Déjà 20 ans – L’édito de Christophe Bonnefoy
On s’en souvient moins comme de Lothar. Et beaucoup plus comme de la “tempête du siècle”. Ou tout simplement la “tempête de 1999”.
Déjà deux décennies. Un triste coup du ciel que les moins de 20 ans n’ont par définition pas vécu. Mais dont ils ont forcément entendu parler. Le terrible caprice météorologique du 26 décembre d’avant 2000 fait partie de ces quelques rares événements qui marquent une vie. De ces dates qu’on retient tout naturellement, sans avoir à creuser dans les mémoires.
Aujourd’hui, Le Journal de la Haute-Marne se rappelle. Tout comme vous, nos lecteurs. Vos souvenirs sont d’une telle précision… Vous savez, presque minute par minute, ce que vous faisiez au moment où ce vent destructeur a traversé la France de part en part. Comme une flèche. Vous vous souvenez de cette vision presque apocalyptique. De l’étonnement, d’abord. Puis de la crainte, pour ne pas dire la peur, pendant la tempête. Et, enfin, de ces images quasiment surréalistes de forêts dévastées. D’arbres couchés. Brisés comme des allumettes. Quand, pour certains, vous ne pleurez pas, encore aujourd’hui, ceux qui y ont laissé la vie.
Vingt ans. Déjà 20 ans. Si loin, si proche. Des drames humains. Une catastrophe écologique, aussi, dont la forêt n’est parfois pas encore totalement remise. Et un climat, en ce XXIe siècle, qui semble devenir fou. A qui la faute ?
On s’habitue, désormais, aux frasques de Dame Météo. Pas une année sans que la nature ne vienne nous rappeler avec fracas qu’elle est à préserver à tout prix. Le 26 décembre 1999, le message était, déjà, très clair : on n’est bien sûr pas maître des épisodes météorologiques. Mais on peut au moins tenter de ne pas précipiter la chute.