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Déesse de l’Olympe – L’édito de Christophe Bonnefoy

Cinq fois championne du monde. Cinq fois championne d’Europe. Peut-on réellement, lorsqu’on a quasiment tout gagné, ne pas se sentir rassasié ? La réponse est dans la question.
Il ne manquait à Clarisse Agbégnénou que l’or olympique. Elle aurait pu se satisfaire, si l’on peut dire, de ces dix titres. Personne n’aurait remis en doute son incroyable carrière et contesté son statut d’icône.

Mais c’est justement parce qu’elle est une véritable combattante qu’elle ne pouvait se contenter de ce qui était pourtant déjà énorme. A ceux qui doutaient qu’elle aurait la force de surmonter ses désillusions passées, elle a répondu de manière très claire : en battant tout bonnement celle… qui l’avait battue à Rio il y a cinq ans et était la championne olympique en titre : la Slovène Tina Trstenjak. Les larmes de Clarisse, juste après sa victoire, ont tout simplement montré qu’on peut avoir tout connu, qu’on peut être incontestée au niveau mondial ou continental et en vouloir toujours plus. Qu’on peut, aussi, et c’est peut-être encore plus fort, rebondir après avoir pensé tout arrêter. Après la belle histoire de Luka Mkheidze il y a quelques jours, la médaille d’or d’Agbégnénou, notamment, confirme que le judo français a déjà réussi ses Jeux. Sportivement bien sûr. Mais aussi dans son rôle de pourvoyeur d’émotions. Tiens, justement, un certain Axel Clerget devait fouler les tatamis, tard cette nuit. A l’heure qu’il est, on en sait un peu plus sur son parcours, et donc son avenir immédiat. Et on aura rêvé, la nuit entière, que le métal glané par les autres membres de l’équipe de France aide le Haut-Marnais à forger le sien.

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