Dédicace et lectures avec Armand Gautron
L’écrivain originaire de Scrupt dans la Marne, Armand Gautron, est bien connu des lecteurs de la bibliothèque, mais il était attendu vendredi pour une soirée un peu particulière.
Tout a commencé par la présentation de son dernier romain “Comme un vermicelle dans le bouillon”, avec le retour de son héros, l’enquêteur Antoine Landrini. Oublié pendant deux ans dans les geôles de la République, Landrini revient à Saint-Dizier, bien décidé à y reconstruire sa vie. Mais, il va très vite être rattrapé par une sombre histoire de dettes et devoir accepter d’aider un vieil ami.
L’intrigue se passe dans un petit village du Perthois, Scrumont-en-Perthois. Ne le cherchez pas sur une carte, vous ne le trouverez pas ! Des maisons en torchis, un bar-restaurant sur la place et à la sortie du village, la fondation Lendaillé, pour les nécessiteux du canton.
C’est l’histoire de quatre vieux grigous épris de liberté placés dans cette maison de retraite. L’un d’eux disparait : a-t’il été assassiné ? C’est alors que Landrini entre en scène avec tous les rebondissements d’une enquête qui va nous tenir en haleine.
Comme à l’habitude, Armand Gautron a su captiver son public. Les personnages, les lieux, il raconte comment il les découvre au hasard de ses virées en moto, les regards qu’il croise, les bribes d’histoires qu’il entend et qui un jour prennent vie. Ses polars, ils nous renvoient presque toujours l’image du bocage champenois, avec quelques infidélités, comme son avant-dernier roman, “Ame en Brenne”, mais on lui pardonnera !
Les échanges se sont poursuivis autour d’un apéritif dinatoire où chacun avait amené un petit quelque chose à boire ou à grignoter. Un moment de convivialité apprécié de tous.
Mais la soirée ne s’est pas arrêtée là ! Armand nous a quittés quelques instants pour revêtir son costume de scène. Dans une lumière tamisée, il a commencé ce qu’il appelle ses lectures ambiancées. Quarante minutes où on n’entendait plus que sa voix narrant des textes issus de ses errances dans l’écriture et la poésie et d’un recueil « Mécanique Générale », publié en 2020. Mécanique des corps, mécanique des âmes, mécanique des objets mis en musique.
Des passages parfois un peu difficiles. Pour n’en citer qu’un, malheureusement d’actualité, on pourrait choisir : “ces avions qui quittent le sol, ces cris qui montent des sous-sols, ces enfants qui hurlent, ces villages que l’on brûle, ces femmes qui meurent sous les balles…”, où revenait, comme une impossibilité d’y mettre fin, une phrase plusieurs fois répétée qui fera cesser ces bruits qui tournent dans ma tête ? Mais aussi des rêves à ne pas oublier, un peu tristes ou plein d’espoir. Du pur Armand, toujours un peu écorché.
C’était une première ! Armand attendait les réactions de son public d’un soir qui a été conquis. Une très belle soirée.