Découverte du traitement des eaux usées
Environnement. Ce jeudi 28 avril, la station d’épuration d’en Buez a ouvert ses portes à une dizaine de jeunes de l’Ecole de la deuxième chance. Une visite éducative à la découverte du traitement des eaux usées.
« S’il y a bien un enjeu actuel, c’est la protection de l’eau », soutient l’adjoint chargé de l’environnement et de l’énergie de la Ville, Pierre Etienne. Il pointe : « Lorsque nous ouvrons un robinet, nous ne nous rendons pas compte de ce qu’il y a derrière ». Cette affirmation ne pourra plus s’appliquer aux bénéficiaires de l’Ecole de la deuxième chance (E2C). En effet, ce jeudi 28 avril, ils ont visité la station dépollution d’en Buez, actuellement exploitée par Véolia.
Ils ont ainsi découvert que l’eau utilisée dans les réseaux de distribution ne provient pas d’un circuit fermé. Au contraire, l’eau acheminée dans un robinet vient directement d’une rivière, puis va à la station d’épuration avant de retourner dans un cours d’eau. A la station d’épuration d’en Buez, elle est versée dans la Suize.
« Un collègue a trouvé un portefeuille avec 100 €. »
Un bon traitement des eaux usées est essentiel à la protection de l’environnement. Rejeter de l’eau polluée dans les cours d’eau entraine la prolifération d’algues. Puis, de cause à effet, sa diminution, voir sa disparition. Plusieurs phases sont ainsi consacrées au nettoyage de l’eau.
En arrivant à la station d’épuration, la première étape est le dégrillage. Comme le nom l’indique, l’eau passe à travers une grille. Cette dernière sert à récupérer les corps flottants les plus gros, de plus de 50 mm.
« Le début du Covid a été terrible. Tout le monde se désinfectait les mains avec des lingettes qui se retrouvaient dans les eaux usées », indique Didier, le responsable d’exploitation de l’usine de Chaumont. Plus insolite, des portables et des porte-monnaie ont déjà été trouvés. « Une fois, un collègue a trouvé un portefeuille avec 100 € dedans. Evidemment, on l’a ramené à la police », raconte Didier. Près de 400 kilos de déchets sont retirés chaque jour.
Contrôles plus stricts sur l’eau
Le traitement se poursuit avec un dégrillage des éléments d’au maximum 5 mm. Celui-ci se concentre principalement sur le dessablage et le déshuilage. Pour le premier, grossièrement, le sable et les graviers se déposent au fond d’un bassin prévu à cet effet.
Ils sont ensuite passés dans une « essoreuse à salade » où la matière arrive mouillée et en ressort pâteuse sous forme de boue. Chaque semaine, 37 tonnes de boue sont ainsi produites. Celles-ci peuvent être recyclées comme fertilisant pour les cultures agricoles.
« Les graisses sont très difficile à traiter », témoigne Didier. Elles sont traitées grâce à un système d’injection d’air, les faisant remonter à la surface. D’ailleurs, le bassin dédié contient tellement d’oxygène que si une personne tombe dedans, elle coule car elle ne peut pas flotter. La même méthode est utilisée pour le traitement de l’azote et du phosphore.
Chaque semaine, des contrôles sont exécutés pour vérifier ce que contient l’eau. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Un cadre de Véolia confie en plaisantant : « Quand je suis arrivé dans le métier, limite on contrôlait la qualité de l’eau juste en sentant les effluves ».
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr