Déconventionnement de médecins : et un, et deux… et trois en Haute-Marne
Au cœur de l’été, un médecin généraliste de la maison de santé d’Andelot-Blancheville a annoncé qu’il avait décidé de se déconventionner, puis un deuxième, au même endroit. Voilà qu’un troisième, toujours sur ce site, fait à son tour savoir qu’il va passer « secteur 3 ».
Et un, et deux… et trois médecins désormais ont fait le choix, à la maison de santé d’Andelot, de se déconventionner. Cette fois, c’est le Dr Dimitri Plubel qui le fait savoir sur son profil Doctolib. « Cher(e)s patients (…) Vous avez le droit à nos meilleurs soins et ce n’est pas avec les amendements récents que la qualité perdurera (diminution de la durée de consultation à 8 mn, délégation de tâches voire disparition de la notion de médecin traitant …) ». Voilà pourquoi le docteur annonce « passer en secteur 3 en janvier 2024 afin de (se) libérer de certaines contraintes (lui) imposant une façon d’exercer ».
Le médecin détaille les conséquences de sa décision à ses patients, en commençant par indiquer que ses consultations seront désormais remboursées 0,61 € par la CPAM, avec un complément de leurs mutuelles qui variera selon le contrat souscrit. Puis de lister les tarifs de ses consultations, le temps associé consacré à ses patients, une fois le basculement en secteur 3 opéré : consultation physique, téléconsultation, visite à domicile. « Je me tiens à votre disposition pour en parler en consultation et vous remercie de votre compréhension ».
Cet été, à la nouvelle d’un déconventionnement, la CPAM déclarait que c’était une première chez les médecins généralistes de la Haute-Marne. Eh bien voilà trois « premières » en une poignée de mois.
L’augmentation du tarif de la consultation d’1,50 € a ulcéré les généralistes. Dont la corporation se retrouve toutefois fendue en deux, maintenant que les passages en secteur 3 se multiplient. Même s’ils jugent également absolument dérisoire la proportion de cette « revalorisation tarifaire », des docteurs s’effraient de la méthode des « frondeurs », qui, de fait, déplacent le règlement de la facture du traitement que l’État leur réserve sur leurs patients.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr