Déchirés – L’édito de Christophe Bonnefoy
On ne choisit pas sa famille. Tiens, au-delà d’une expression, c’est justement le titre d’un film de 2011. Pas avec Alain Delon. Mais avec Christian Clavier. Pour l’anecdote. Parce que pour le reste, du haut de ses 88 ans, le patriarche d’une famille pas comme les autres doit effectivement se dire que le grand déballage autour de sa personne a ce quelque chose de totalement indécent qui pousse à préférer ses amis, quand on en a, à ses conjoint ou enfants.
Le psychodrame autour de l’un des acteurs français les plus célèbres de la planète vire au ridicule. On n’ose évoquer ce qui pousse les uns et les autres à s’entre-déchirer pour le bien-être supposé d’un père, même si l’on s’en doute. Mais en l’occurrence, les derniers développements du mauvais film autour de l’icône n’ont plus rien à voir avec l’art. Ou si : celui, presque, de mélanger vie privée et vie qui fut longtemps publique.
Qui peut imaginer – même si finalement, ça se produit aussi, parfois, dans les familles dites “normales” – un papa porter plainte contre son fils ? C’est fait. Et ça s’affiche dans la catégorie “people” de l’histoire médiatique. Delon contre Delon. Alain contre Anthony. Anthony contre Anouchka (fille de Delon père).
Avec d’un côté, donc, un fils qui se dit outré du sort réservé à son père. Et de l’autre, un père scandalisé que soit visée sa propre fille, par son frère. Aïe, vous suivez ? Sûrement, tant chaque acteur du psychodrame prend bien soin de médiatiser ses attaques contre l’autre.
On a eu, fin 2023, l’affaire Depardieu. On a, désormais en ce début 2024, et pour des raisons différentes, les suites de la saga Delon. On est loin des grands rôles.