Cigéo : la CNE donne son feu vert à l’Andra
NUCLEAIRE. Feu vert pour Cigéo ! Lundi 17 octobre, à 18 h, la Commission nationale d’évaluation (CNE) présentera son dernier rapport, à Bure, à l’occasion de la réunion du Clis. Un document dans lequel elle donne un avis favorable au lancement du projet Cigéo et au dépôt immédiat de sa demande d’autorisation de création.
« La Commission considère que l’Andra a acquis les connaissances suffisantes pour permettre le lancement du projet Cigéo. » Voilà un avis qui devrait faire parler, après la déclaration d’utilité publique de Cigéo en juillet. Dans son dernier rapport (le n°16), la CNE, chargée d’évaluer les recherches et les études relatives à la gestion des matières et des déchets radioactifs, estime en effet « que les qualités du site de Meuse/Haute-Marne ont été démontrées et que les options techniques envisagées à ce stade sont robustes ».
Des études complémentaires satisfaisantes
Dans son précédent rapport, elle avait recommandé à l’Andra de mener des études complémentaires « pour réduire certaines incertitudes », notamment sur les impacts de la production d’hydrogène sur les propriétés de confinement de la roche. « Les résultats de ces études ont été présentés cette année à la CNE » et « répondent aux préoccupations exprimées par la Commission ».
« Toutes les conditions sont réunies pour un dépôt sans délai de la DAC »
La CNE considère donc que « l’Andra dispose actuellement des éléments scientifiques et techniques suffisants pour asseoir la démonstration de sûreté en vue de la demande d’autorisation de création (DAC). Toutes les conditions sont donc réunies pour un dépôt sans délai de la DAC. » Et cela tombe bien, puisque l’Andra avait annoncé ce dépôt pour l’automne 2022. On y est.
Pas d’autorisation avant 2025
Et après ? Une fois déposée, la DAC fera l’objet d’une instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui devra notamment apprécier si les conditions de sûreté sont suffisantes. Une instruction qui pourrait durer entre trois et cinq ans. L’autorisation de Cigéo n’interviendra donc pas avant 2025 et fera l’objet d’un décret en Conseil d’Etat. A moins que le Parlement ne soit consulté, comme l’avait demandé la conférence citoyenne réunie en 2021.
Exploitation de Cigéo jusqu’en 2150
Une fois autorisé, le projet démarrera par une phase industrielle pilote, d’une dizaine d’années. Les premiers déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue n’arriveront donc pas avant 2035, pour une exploitation du centre de stockage d’une grosse centaine d’années, avant sa fermeture définitive vers 2150. Après démantèlement des installations d’exploitation, Cigéo entrera alors dans une très longue phase de surveillance.
P.-J. P.