Décès de Pete Seeger, un des pères du folk américain et du « protest song »
Le chanteur Pete Seeger, légende du folk américain et du « protest song » portant la voix de la classe ouvrière, est décédé à New York à l’âge de 94 ans, après avoir inspiré des générations d’artistes comme Bob Dylan, Joan Baez ou Bruce Springsteen, a annoncé sa famille.
Son décès lundi au Presbyterian Hospital de New-York a été confirmée par son petit-fils.
Engagé dans lutte pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam, Pete Seeger est considéré comme un des pionniers de la musique folk, au même titre que son ami Woody Guthrie.
Inspirés des spirituals afro-américains, ses chansons « If I had a Hammer » ou « Where have all the flowers gone » co-écrites avec Guthrie sont devenues des classiques du répertoire américain.
Elles ont fait l’objet de nombreuses reprises et adaptations par des artistes étrangers, de Claude François en France (« Si j’avais un marteau ») ou Graeme Allwright (« Petites boîtes ») au Chilien Victor Jara.
Pete Seeger a aussi popularisé l’hymne du mouvement de défense des droits civiques aux Etats-Unis, « We Shall Overcome »,
Avec son groupe The Weavers ou seul accompagné de sa guitare à 12 cordes ou de son banjo, il avait séduit un large public, plutôt marqué à gauche, aussi bien avec ses chansons engagées que ses mélodies enfantines et des hymnes faciles à reprendre en choeur.
Mentor de Bob Dylan, Joan Baez ou du groupe Peter, Paul & Mary, son répertoire a inspiré, en 2006, un album à Bruce Springsteen.
Lors d’un concert organisé à Madison Square Garden à New York pour son 90e anniversaire, le Boss l’a présenté comme « la légende vivante le la musique et la conscience de l’Amérique, un témoin du pouvoir de la chanson et de la culture pour donner un coup de pouce à l’histoire ».
Le chanteur avait été poursuivi pendant la chasse aux sorcières organisée sous le Maccarthysme, pour son engagement dans le Parti communiste américain, dont il a été membre dans les années 1940 et 50.
Refusant de témoigner au nom de la liberté d’expression et d’opinion garantie par le premier amendement de la constitution américaine, il a été condamné plusieurs fois pour outrage au Congrès à de la prison, une peine annulée en appel, qui ne sera jamais exécutée.
Leader du « protest song » américain, il a été tour à tour la voix du mouvement ouvrier, de la lutte pour l’égalité raciale, du du mouvement contre la guerre du Vietnam dans les années 1960, puis dans les années 1970 de la défense de l’environnement.
Ses combats pour les droits civiques des Noirs américains ont valu au chanteur l’amitié du leader noir du mouvement Martin Luther King.
Acompagné de son petit-fils Tao Rodriguez Seeger, chanteur lui aussi, il a entonné sur scène le célèbre « This Land is our land » lors du concert inaugural à Washington du premier mandat de Barack Obama, en 2009.