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Débusquer les frayères de truites

L’équipe de la Fédération de pêche de la Haute-Marne réalise actuellement des campagnes de prospection des frayères de truites Fario sur les rivières haut-marnaises. Des indicateurs précieux de la qualité des cours d’eau.

Prévue le 14 mars, l’ouverture de la truite est une journée sacrée. Les pêcheurs ne manqueraient cela pour rien au monde ! Dès lors, certains travaillent aux saisons à venir, en veillant à ce que la reproduction naturelle soit bonne. Maxence Lemoine et Martial Gil, tous deux salariés de la Fédération de pêche de la Haute-Marne (FDP 52), balaient du regard le fond d’un petit affluent de la Marne. Depuis la rive, ils remontent le cours d’eau et tentent de repérer les frayères recherchées. « Tiens, là ! Et en plus il y a deux belles truites », signale Maxence, enthousiaste. Immédiatement, Martial consigne l’emplacement dans son GPS. De retour au bureau il le connectera à son ordinateur : ce qui lui offrira une vision cartographiée des relevés effectués lors de la sortie. « Nous faisons cette campagne de relevés durant le mois de janvier, parfois jusqu’à début février, ce qui correspond à la période de frai de la truite », observe le technicien à la FDP 52.

Un suivi qualitatif

Le nombre de frayères est un indicateur de la qualité du milieu. « Nous nous servons de ces données pour notre suivi. Nous croisons ces informations avec les pêches électriques pour assurer le suivi », reprend Martial Gil. Cela peut aussi révéler un souci dans un ruisseau. « Nous avions un petit ouvrage, sur la Suize. Ce n’était vraiment pas haut, environ 80 cm, mais il était infranchissable. Nous n’avions pas de frayères en amont… » Une solution a été trouvée et les pêcheurs ont vu la différence les saisons suivantes, pour leur plus grand plaisir. Ces données peuvent donc aussi permettre de programmer des travaux en lien avec les associations locales.

Les bassins de l’Aube, l’Aujon, la Suize, le Rognon ou les affluents de la Marne font partie des zones de référence visitées par la Fédération de pêche d’ici fin janvier. Pour autant, les données sont aussi à analyser en tenant compte des assecs connus les mois précédents. Idem, il peut aussi y avoir un grand nombre de frayères, mais un taux de survie très faible en raison de crues importantes en février ou mars. « Nous regardons les données sur plusieurs années, en tenant compte de tous les paramètres », conclut martial Gil.

Sylvie C. Staniszewski

L’art de dénicher les frayères

Pour trouver un endroit où faire son nid, la truite fario est attentive à plusieurs critères. Elle cherche une profondeur et un débit favorables ainsi qu’une granolumétrie adaptée. Idéalement, la future maman cherche une profondeur inférieure à 50 cm d’eau et une vitesse modérée (environ 10 à 40 cm/s). Cette dernière est aussi en quête de graviers, cailloux et galets de 1 à 6 cm de diamètres. Une fois que l’on connaît ces données, on sait où chercher…

Concrètement, pour repérer la frayère, l’idéal est d’être équipé de lunettes polarisantes. Elles offrent une meilleure vue sur le fond de l’eau et les éventuels poissons d’ailleurs. On passe en revue le fond du cours d’eau. Lorsqu’on aperçoit un petit monticule de cailloux qui semblent « plus propres”, il y a des chances que cela soit un nid de truite ! Pour réaliser la frayère, la truite se met sur le côté, dans une zone courante et oxygénée, elle exerce des mouvements avec l’ensemble de son corps. Elle creuse en quelque sorte et projette les petits cailloux, en même temps que les œufs. La taille de la frayère est proportionnelle à celle de la truite : de 30 à 80 cm de long pour une largeur de 20 à 40 cm.

Ceux-ci – jusqu’à 2 000 pour une très belle truite – se trouvent protégés sous un dôme. Inséminés par le mâle, ils couleront ensuite des jours heureux dans cette couveuse naturelle. Les parents en ont fini avec leurs missions de géniteurs : ils ne s’encombreront pas pour l’éducation ou la protection. La suite se fera par la loi du plus fort et la sélection naturelle. Le taux de survie varie en fonction des conditions météo, mais il fluctue habituellement entre 2 et 5 %.

Deux mois à deux mois et demi plus tard, les alevins naîtront. Les plus forts se trouveront rapidement un habitat et grandiront doucement. « Ils sont pêchables deux à trois ans plus tard », conclut Martial Gil, responsable technique à la Fédération de pêche.

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