Débrayage à la fonderie GHM de Sommevoire
SOCIAL. Les salariés de la fonderie GHM ont débrayé ce mercredi 6 avril. Ils voulaient manifester leur mécontentement par rapport aux négociations salariales, qu’ils estiment trop lentes. Une nouvelle réunion a été décidée vendredi avec la direction, le travail devait reprendre aujourd’hui.
Il n’y avait pas eu de mouvement revendicatif depuis 2001, selon les dires des salariés. Vingt-et-un an après, la fonderie GHM, installée à Sommevoire et spécialisée dans le mobilier urbain, a connu un débrayage important ce mercredi 6 avril. En cause, des négociations annuelles obligatoires, dont le volet portant sur le salaire ne satisfait pas les salariés. « Les négociations ont démarré le 16 mars. Nous avons demandé 4 % d’augmentation, la direction n’en proposait que 2 %. Depuis la réunion de ce matin, elle l’a relevée à 3 % », explique Manuel Porcar, délégué syndical CGT ; le syndicat majoritaire de l’usine qui fait front commun avec FO et la CFDT.
Soutien aux syndicalistes
Trois semaines de discussions qui semblent trop longues, aux yeux des salariés. Sachant qu’une quatrième réunion était prévue ce mercredi, ce sont eux qui ont lancé le débrayage. « C’est un soutien spontané pour les délégués syndicaux », affirme l’un des salariés. Pour autant, le mouvement s’est voulu calme. Pas de banderole, ni de rassemblement devant la fonderie, ni de déferlement sonore. Si les équipes de nuit ont travaillé, le débrayage s’est instauré à partir de 9 h. Plus de 200 personnes sur 360 se sont réunies devant des préfabriqués, à l’intérieur de l’usine, là où allait se tenir la réunion avec les syndicats et la direction. Un mouvement bien suivi, à en croire les syndicats, car « il faut tenir compte des intérimaires et de l’organisation en trois huit », rappelle Manuel Porcar.
Des bénéfices non redistribués
Il faut dire que les salariés sont remontés par rapport aux promesses que leur aurait faites leur direction, dont les membres sont arrivés au siège de Sommevoire il y a un et demi. « Ils n’arrêtent pas de nous dire que 2021 a été une année record pour l’entreprise et que l’on aurait une prime importante. Pourtant, nous ne disposons d’aucun chiffre, ce qui est obligatoire pour les négociations, et nous n’avons toujours pas reçu cette prime », déplore-t-on. Hier soir, les deux réunions qui se sont déroulées ont abouti à une nouvelle discussion, programmée ce vendredi matin. En échange, la direction a demandé la reprise du travail. « On va encore attendre », concluait Manuel Porcar, avec flegme.
Marie-Hélène Degaugue