Déboussolés – L’édito de Christophe Bonnefoy
Un sacré défi. Qui sera capable, entre mesures et contre-mesures hebdomadaires, d’inscrire dans un vade-mecum ce qu’il est désormais possible de faire en temps de pandémie ? Mieux même : qui saura expliquer le bien-fondé des décisions – certaines en tout cas – qui viennent de tomber sur la tête des néo-confinés du jeudi soir ?
Confinés, mais autorisés à aller et venir en extérieur. Certes, dans la limite de 10 km et avec attestation, s’il vous plaît. Interdits de commerces qui seraient, paraît-il, non essentiels, mais invités à renouveler le stock de disques. En l’occurrence, on ne peut que louer le tout petit pas fait vers le monde de la culture en autorisant les disquaires à rester ouverts, en Ile-de-France ou dans les Hauts-de-France notamment. Mais où est, vraiment, la cohérence ? A n’en pas douter, certains commerçants vont vite ressortir les boucliers. Pas contre la nécessité de lutter contre le virus, évidemment, mais contre les différences de traitement.
Les Français sont déboussolés. Au point de ne plus savoir. De ne plus comprendre pourquoi au bout d’un an d’efforts, de privations, de cette vie “autrement”, on vient leur annoncer que les courbes d’incidence ont repris leur ascension de manière spectaculaire. Pourquoi la campagne de vaccination – même si elle reste balbutiante, elle est aujourd’hui une réalité -, ne change pas encore grand-chose à l’affaire. On n’ose dire qu’un an après le premier confinement, on se retrouve à la case départ. Et que l’impatience se fait de plus en plus prégnante.
Finalement, on serait presque tenté de penser que le pays n’a pas seulement besoin d’une armée anti-virus. Mais, aussi – et surtout ? – de clarté.