De temps en temps
QQue retiendra la Haute-Marne de cette quatrième semaine ? Que le temps est incertain. L’avenir surtout. Les happy few de la section haut-marnaise de l’Association progrès du management (APM) recevront dans quelques semaines Jean-Pierre Luminet. Les connaisseurs voient en lui la pointure mondiale, scientifique et poétique de l’espace-temps en général et des trous noirs en particulier. Une sommité.
Pour un neurone aussi torturé que l’ultime qui sert au plumitif laborieux à commettre cette chronique, qui dit trou noir dit Bure. Or, nous apprenons aussi cette semaine que la Suède donne son feu vert à l’enfouissement de ses déchets nucléaires pour 100 000 ans et quelques secondes.
Il y a 100 000 ans, n’en déplaise aux mauvaises langues, Charles Guené et Bruno Sido n’étaient pas encore sénateurs. Il y a 100 000 ans, Homo neanderthalensis vivait en Europe, peut-être de part et d’autre des rives du cours haut de ce qui deviendrait la rivière Marne. Et en moins de 100 000 ans, Homo neanderthalensis a disparu, cédant l’occupation de nos vertes contrées à Homo sapiens. Il peut donc se passer beaucoup de choses en 100 000 ans. N’est-il pas ahurissant que notre génération de bipèdes cyniques et désinvoltes s’arroge ainsi le droit d’engager l’avenir de milliers de générations, toutes races confondues, pour les 100 000 prochaines années ? Cela dit, de quelle autre solution disposons-nous à part planter une éolienne tous les 20 m ?
Je m’égarais en conjectures sur le calendrier des 100 000 prochaines années lorsque je trébuchais sur la date finalement assez proche du 14 février 2022. Ne saurions-nous saisir l’opportunité de la Saint-Valentin pour rabibocher un couple de notre entourage en phase compliquée ? Et si S offrait des fleurs à C pour recoller les morceaux lors d’un dîner aux chandelles ? Vous n’êtes pas sûrs que cela soit possible, en moins d’un mois ? Mais vous savez ce qui se passera dans les 100 000 prochaines années…
Dominique Piot