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De l’usine Lécollier au cinéma (1/2)

1917, usine Thinet.

Les Journées du patrimoine du week-end dernier furent une révélation pour beaucoup y compris des Nogentais. Rue du Château, ils furent entraînés sur la terrasse donnant une vue imprenable sur la ville basse. En fait de terrasse, il s’agit du toit de l’usine (aujourd’hui Manufacture du Bassigny) que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Cette usine est bien visible de nuit sous la tour en venant de Langres. Philippe Savouret retrace son histoire.

Il faut remonter en 1790 à la création de l’usine Lécollier comme on le voit sur l’en-tête de l’entreprise. Spécialisé dans les ciseaux-coiffeurs et rasoirs, M. Sostène Lécollier a succédé à son père et a agrandi la fabrication. Dès 1820, c’était déjà un atelier rue Neuve, occupant six ouvriers, sans compter les forgerons qui travaillaient à l’extérieur et où l’on fabriquait exclusivement le rasoir.

En 1839, le fils de ce dernier, Victor, prit la suite de l’affaire et s’installa rue du Château, dans une maison de famille et construisit une usine à côté. A cette époque, la fabrication avait décuplé et les produits de l’usine se répandaient un peu partout assurant à la maison une prospérité croissante.

En 1868, à la mort de son père, Charles Lécollier devint directeur de l’usine. Esprit inventif, il a créé de nouveaux modèles auxquels il a attaché son nom : les ciseaux à ressorts et à vis élastiques, le pognotome (rasoir coupe-choux) ou rasoir mécanique dit semainier de poche (à voir au musée de la coutellerie), le rasoir articulé, etc. Ces articles font occuper à la maison Lécollier un des premiers rangs pour ce genre d’industrie. La disparition trop jeune de Charles Lécollier en 1895 entraîna l’arrêt des inventions. L’usine a été bâtie à l’endroit occupé autrefois par le château-fort. Une quinzaine d’ouvriers maintiennent la réputation acquise depuis longtemps. Ses produits sont expédiés aux quatre coins du globe. Jules Thinet reprit l’entreprise au XXe siècle comme il racheta l’usine Vitry fondée en 1795 sise rue Saint-Germain ville basse. Celle-ci resta dans la même famille jusqu’à son arrêt en 2006. A suivre, dimanche prochain, l’histoire de ce lieu qui se poursuit avec le cinéma.

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