De l’opéra qui se veut accessible pour le public et gratuit
CULTURE. L’association Nancy opéra passion propose deux séances d’opéra au théâtre, l’une avait lieu jeudi (15 septembre) et l’autre ce dimanche 18. L’occasion de découvrir et s’initier à cet art particulier aux nombreux codes, d’autant que les représentations sont gratuites.
L’opéra s’ouvre aux Bragards cette semaine avec deux représentations gratuites des Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach, au théâtre, jeudi et dimanche. Encore considéré comme élitiste, notamment en raison de ses tarifs élevés dans les sites prestigieux comme le Capitole à Toulouse, l’opéra reste un art particulier, où il faut maîtriser de nombreux codes, accepter de ne pas toujours comprendre les paroles – n’en déplaise à certains chanteurs – et se laisser transporter par l’émotion.
Conscient de ces particularités, Jacques Delfosse, fondateur de Nancy opéra passion à l’initiative des deux spectacles, promet qu’ils seront compréhensibles pour les novices : « Il y a un narrateur, qui raconte l’histoire entre chaque scène, qui explique comment l’on passe d’une scène à l’autre. Cette histoire n’est pas trop compliquée, Hoffmann raconte une histoire d’amour. Et les textes sont en français », assure celui qui est également directeur de la clinique François-1er à Saint-Dizier.
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Outre ces facilités de compréhension, c’est aussi l’occasion de profiter du théâtre à l’italienne, rénové entre 2008 et 2010 et dont on peut témoigner de sa beauté, avec des motifs fleuris peints à profusion et un lustre monumental. « Un instant lyrique dans un cadre magnifique », se réjouit Jacques Delfosse.
De jeunes talents à découvrir
Mais on oublierait presque l’essentiel : la possibilité d’écouter des voix qui ont du coffre. Neuf chanteurs seront présents pour interpréter les différents personnages des Contes d’Hoffmann, notamment « Paul Gaugler qui prête sa voix à Mohammed Belkhir dans le film Ténor », précise Zorica Delfosse, cofondatrice de l’association. Des professionnels qui ont suivi la dernière masterclass, organisée comme chaque année par Nancy opéra passion dans la cité ducale.
Une formation destinée à promouvoir de jeunes artistes lyriques qui ont ainsi la possibilité d’apprendre auprès de professionnels de haut niveau, mais aussi de présenter leur travail sur scène lors du concert final. « Ces chanteurs sont sélectionnés auparavant à partir d’auditions », note Jacques Delfosse. Des personnes issues de toutes les régions. « Nous recevons des candidatures de partout », confirme le fondateur de l’association.
Un concentré de belles choses
Lors des deux représentations, les chanteurs seront accompagnés au piano par Edward Lidall. La mise en espace a été confiée à Nicola Berloffa, tandis que Richard Martet, rédacteur en chef d’Opéra magazine, jouera le narrateur. Du beau monde pour contribuer à une prestation de qualité.
D’ailleurs, pour ceux qui auraient encore peur de pousser les portes du théâtre malgré la gratuité, Jacques Delfosse émet encore d’autres arguments. « Le spectacle est très accessible musicalement, c’est très joli, très chantant avec de belles voix. Il faut se montrer curieux ». Bref, « Il y aura un concentré de belles choses », résume Jacques Delfosse, qu’il serait donc fort dommage de rater.
Marie-Hélène Degaugue
Les Contes d’Hoffmann, encore dimanche 18 septembre, à 15 h, au théâtre. Gratuit. Durée : 2 h.
Des répétitions publiques
La chose n’est pas commune, on peut encore assister aux répétitions, ce samedi après-midi, sur réservation pour ce jour précis. « Il faut voir cela comme une sorte de résidence qui monte un spectacle. Le public ne dérange pas et c’est intéressant de voir le travail de la mise en scène », explique Jacques Delfosse.
Des répétitions menées tambour battant par Patrizia Ciofi, en charge de la préparation vocale des chanteurs. A elle de mêler les sonorités de personnes qui ne se connaissent pas : « Si on parle des langues différentes, on a le même langage, celui de la musique, c’est la magie de l’opéra ». « J’essaye de comprendre comment mettre en valeur leurs voix, leurs personnages. On travaille sur la technique vocale, les faiblesses. Même si on ne comprend pas le texte, le public doit comprendre le sens, l’action, l’intention. Le spectacle est voulu comme un échange entre le plateau et le public, les émotions passent et alors, tout est compréhensible », détaille la professionnelle.