De l’huile sur le feu – L’édito de Christophe Bonnefoy
La provocation peut avoir des vertus. Et se révéler drôle dans la bouche d’humoristes, même lorsqu’elle est grinçante.
En politique, il peut arriver qu’elle soit utile. Elle se pose parfois en ultime recours – peu académique il est vrai – pour faire évoluer ce qui n’avance plus. Il fut un temps où, avec un peu de bonne volonté, on se disait ainsi que les buzz créés par La France insoumise avaient, eux aussi, cette vertu de bousculer à bon escient la sphère politique.
LFI et son leader Jean-Luc Mélenchon ont bien le droit de penser ce qu’ils veulent, et ce quels que soient les sujets. C’est le jeu de la pluralité des opinions. On est en revanche en droit d’attendre d’une formation politique, en l’occurrence de son chef et de ce qu’on appellera ses subordonnés, un peu de retenue.
Depuis samedi, le parti se livre à un hasardeux exercice d’équilibriste, sans être sûr du tout de ne pas trébucher. En ne condamnant pas clairement l’offensive du Hamas contre Israël – et par la même occasion la cruauté qui s’est affichée sur nos écrans sans discontinuer -, puis en s’en prenant au Conseil représentatif des institutions juives de France, M. Mélenchon, mais pas que lui, a perdu une occasion de ne pas jeter d’huile sur le feu, au moins dans notre pays. Ne rien dire, parfois, et même si personne n’est dupe du positionnement de La France insoumise, tient d’une nécessaire décence.
Les alliés d’hier au sein de la Nupes ne s’y trompent pas. Ils ne sont pas les moins virulents dans les critiques envers LFI. Au point qu’on se demande aujourd’hui quelle est désormais l’espérance de vie d’une alliance qui apparaît de plus en plus fragile. Mais il paraît que LFI, des mots de Mathilde Panot, adopte une position qui est celle « des partisans de la paix »… En attendant, on comptait ce mardi soir huit Français morts après les attaques du Hamas.