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De la théorie à la pratique – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Dans leur malheur, on aurait pu penser, finalement, que les agriculteurs trouveraient en Gabriel Attal un allié solide. Notamment face aux lourdeurs administratives. Face aux iniquités qu’engendrent les textes européens. Face à la concurrence – déloyale parce que biaisée – d’un autre bout du monde qui en arrive à mettre à terre nos paysans. Les premières mesures annoncées par le Premier ministre allaient dans ce sens.

Ça, c’est pour la théorie et l’éventuel ressenti qui peut émaner des discours. Il ne faut pas se leurrer : si le monde agricole est bien déterminé à ne rien lâcher – pour preuve sa marche vers Paris -, du côté du gouvernement, on distribue des bribes de solution avec parcimonie. Un peu comme dans le cadre d’une négociation. On est avec vous, mais on montre les muscles à l’approche de la capitale. On est avec vous, on avance une solution, on voit la réaction. Au compte-gouttes.

Dans ce contexte et le jour de la déclaration de politique générale, l’exécutif était donc attendu au tournant. Sur l’agriculture, il faudra encore attendre, si ce n’est un fait concret : le versement d’ici au 15 mars sur les comptes bancaires des aides de la Politique agricole commune. Les paysans n’ont pas vraiment été convaincus par la teneur du discours de Gabriel Attal.
Tout comme les oppositions, qui globalement, d’une part ont perçu ce mercredi un accent très thatcheriste de la part du Premier ministre – cap vers l’ultralibéralisme -, d’autre part n’ont rien retenu de tangible, sinon un saupoudrage de mesurettes qui, mises bout à bout, n’ont rien du grand bouleversement que la situation actuelle nécessiterait.
Emmanuel Macron voulait un nouveau gouvernement de révolutionnaires. Chacun jugera de la réalité. En attendant, les agriculteurs, eux, comptent bien continuer à rouler vers la Bastille. Vers Paris, pardon.

c.bonnefoy@jhm.fr

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