De hideux souvenirs – L’édito de Patrice Chabanet
Cette peste n’a donc pas disparu : l’antisémitisme fait un retour en force. Jusque-là, il était rampant. Désormais, il s’affiche sur les murs de l’Ile-de-France avec insolence. L’étoile de David désigne les immeubles où résident des juifs. Un douloureux rappel de l’entre-deux guerres. En Allemagne la Shoah a commencé comme ça et a débouché sur la sinistre Nuit de cristal.
En France, cette poussée d’antisémitisme ne doit pas être rangée dans les effets indirects du conflit israélo-palestinien. Elle est extrêmement grave. Elle appelle une réponse forte. Notre pays a une lourde responsabilité à l’égard de la communauté juive. Avec un zèle repoussant il a participé à la Rafle du Vel d’Hiv et il a coorganisé avec l’occupant les convois pour Auschwitz.
Il ne faudrait pas qu’aujourd’hui la lutte contre la recrudescence de l’antisémitisme s’évanouisse dans des débats politiciens. Chaque parti politique doit dénoncer ces actes, sans l’ombre de la moindre réserve. On verra alors si Mélenchon peut enfin se positionner clairement.
Défendre les juifs de France ne revient pas à soutenir béatement le gouvernement israélien. Eux-mêmes sont partagés.Netanyahu est loin de faire l’unanimité. S’il y a un domaine dans lequel il devrait y en avoir une, c’est bien celui de la lutte contre l’antisémitisme. Faute de quoi ce ne sont pas les murs qui seront tagués, mais les personnes qui seront visées. La vague actuelle peut déferler plus vite que prévu. L’exemple du Daghestan est parlant : avant-hier on a assisté à une véritable chasse aux juifs. Ne pas le voir frise la complicité.
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