De courte durée – L’édito de Christophe Bonnefoy
Voilà les espoirs marseillais sévèrement
douchés. Et pas sûr que la Bonne Mère soit ici capable d’apporter la lumière à
des électeurs déboussolés.
La Bonne Mère, justement, n’a jamais quitté sa place. Michèle Rubirola, elle,
n’aura siégé comme maire que quelques petits mois. Un mandat éphémère,
évidemment pas à la hauteur des espérances, notamment de ceux qui pensaient
pouvoir faire table rase du passé. Marseille la sulfureuse a dit au revoir à
Jean-Claude Gaudin. Pour mieux porter ses espoirs sur une coalition de gauche,
finalement installée à la mairie après quelques épisodes pas très glorieux. Et
notamment des tractations de dernière minute avec Samia Ghaly, un jour sûre de
vouloir se battre jusqu’au bout, le lendemain étonnamment ralliée à la cause de
la future maire.
Quelles que soient les causes – fort louables sans doute, outre les raisons de santé évoquées – de la démission de Michèle Rubirola hier, le message est catastrophique. En des temps où le monde politique n’arrive plus à se réconcilier avec les Français, l’exemple marseillais alimente en eaux pas très claires le moulin de la défiance. L’écologiste démissionnaire devient en effet première adjointe. Son premier adjoint, le socialiste Benoît Payan, brigue le fauteuil de maire. Les Marseillais apprécieront et ne mettront pas beaucoup de temps à conclure, à tort ou à raison, que les dés étaient pipés dès avant le scrutin.
Et soit dit en passant, la vague écolo des dernières municipales commence à avoir pas mal de plomb dans l’aile. On ne peut pas dire qu’à Lyon ou Bordeaux par exemple, les Verts aient jusqu’à maintenant fait preuve d’une grande capacité à bouleverser la donne environnementale. Sinon par quelques mesurettes très contestables et plutôt anecdotiques. A croire qu’ils sont plus à l’aise pour s’opposer que pour s’imposer dans la durée.