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Dans Mayotte "bloquée", le quotidien sous tension d’un Haut-Marnais

Dans Mayotte « bloquée », le quotidien sous tension d’un Haut-Marnais

Dans Mayotte "bloquée", le quotidien sous tension d’un Haut-Marnais
Emilien indique que sur les barrages érigés par « les pacifiques », les échanges s’enflamment.

Émilien Dautrey a quitté Bourbonne-les-Bains pour aller diriger le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY). Aujourd’hui, ce département français est plongé dans une violente tourmente, qui couvait depuis des années. Témoignage d’un quotidien notablement… tendu.

Lundi 5 février, le président de la Ligue de protection des oiseaux Allain Bougrain-Dubourg doit être reçu par le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY). Un rendez-vous très attendu par son directeur haut-marnais Émilien Dautrey et son équipe, le fameux spécialiste va pouvoir évaluer le travail accompli par l’association. Préfet et élus ont confirmé leur venue. Si l’insécurité qui étreint l’île « s’aggrave depuis la départementalisation », pointe Émilien, elle semble cette fois atteindre un paroxysme. La visite d’Allain Bougrain-Dubourg apparaît décidément trop risquée aux autorités, et elle est annulée.

Dix barrages sur le trajet du travail

« Il y a des barrages mis en place par des personnes pacifiques, qui voudraient moins d’insécurité. Elles souhaiteraient que l’immigration soit stoppée ». Ce sont surtout des femmes qui tiennent ces points de blocage, « les Bouenis ». Ici, poursuit Émilien, « certains parlent de confinement ». Une chose est sûre, il faut renoncer à sa voiture, « mais on peut circuler à pied ou à vélo ». Des barrages, Émilien en franchit chaque jour « une dizaine » pour rejoindre son lieu de travail… situé à quatre kilomètres de chez lui. Le Haut-Marnais se souvient du mouvement des Gilets jaunes, il était en métropole. « Ce qu’il se passe ici m’y fait penser ». Début février, raconte-t-il, « même les éboueurs étaient empêchés de passer ». Encore maintenant, pas question pour les enfants d’aller à l’école, et « l’économie est arrêtée ».

« Pacifiques et « Coupeurs de route » »

« Au quotidien, il peut y avoir aussi des barrages faits par des jeunes gens qui entendent nous piller ». Émilien assure qu’il s’agit de mineurs. Il comprend qu’ « ils ne se voient pas d’avenir ». En tout cas, le directeur de GEPOMAY insiste : « il faut vraiment distinguer les deux types de barrages : ceux de pacifiques, et ceux de « coupeurs de route » comme au Moyen-âge ». Les gendarmes mobiles qu’il a notamment vus pendant l’opération « Wuambushu« , Émilien a le sentiment qu’ « il en faudrait tout le temps », en tout cas il retient qu’ « il va y avoir des renforts ». Toutefois, le trentenaire soutient qu’ « il n’y a pas de guerre civile ». En revanche, « il y a des affrontements entre bandes de jeunes rivales. À coups de cailloux, de machette, de pétards ».

« L’origine de cette violence se délite avec le temps »

Dans Mayotte "bloquée", le quotidien sous tension d’un Haut-Marnais
Tous les pontons étaient bloqués, Emilien a dû embarquer sur une plage… puis une autre pour gagner La Réunion.

« On doit s’adapter, en étant vigilants ». C’est-à-dire que « concrètement, on ne sort pas trop le soir ». S’il faut absolument se déplacer la nuit tombée, « c’est uniquement en voiture » pour le coup. En règle générale, la vigilance commande aussi d’éviter les lieux touristiques. En dehors de ceux-ci, « on peut faire du vélo ». Ce n’est pas la drogue qui motive les agressions, maintient le Haut-Marnais, « c’est la pauvreté et les rivalités entre bandes de jeunes ». Avec le temps, Émilien dit constater qu’ « on ne connaît plus trop l’origine » de cette violence. Il devait lui-même effectuer un déplacement professionnel ces derniers temps, « mais tout était bloqué ». Il n’y avait plus un ponton accessible. « On a dû embarquer sur une plage pour recommencer sur une autre ».

« Cette situation a un impact économique sur notre association, qui compte quinze salariés ». Après avoir dû renoncer à accueillir le président de la LPO, Émilien est contraint d’attendre de « voir comment ça tourne ». 

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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