Autoroute : dans le camion du patrouilleur
Sa mission : sillonner l’autoroute et les aires de repos afin de s’assurer que tout est en ordre. Virée avec Franck Haaff, patrouilleur chez Autoroute Paris Rhin-Rhône (APRR).
Il est 11 h 50. Franck Haaff prend son poste à Semoutiers à l’APRR. Il sera de service jusqu’à 20 h 10. Les patrouilleurs travaillent en trois huit et se relaient sept jours sur sept et 24 h sur 24. Sur chaque secteur, il y en a un de service en permanence pour veiller à la sécurité des usagers de l’autoroute, des agents qui y travaillent et intervenir en cas d’incident ou d’accident.
L’embauche débute toujours par la prise de consignes auprès de son responsable hiérarchique, par téléphone. Ce dernier lui énumère les événements des dernières heures et détaille ceux qui sont encore en cours et peuvent avoir des incidences sur ses missions à venir. Ce jour-là, un jeune chevreuil a été aperçu vers l’aire d’autoroute du Val Marnay, au niveau de Châteauvillain. L’animal, plutôt calme, se trouvait le long du grillage, assez éloigné des voies. L’opération consiste, pour les agents, à tenter de faire sortir l’animal en ouvrant les grillages, sans l’apeurer. Une intervention que Franck Haaff suivra à distance par retour radio. Et à chaque passage à proximité, il essayera d’apercevoir l’animal.
En route
Notre patrouilleur se rend ensuite à son véhicule. Avant le départ, il vérifie que tout le matériel nécessaire est disponible dans son camion. Panneaux de signalisation en cas d’urgence, 48 cônes de sécurité, pelle, balai, ustensile pour attraper les débris, mais aussi bombe anti graffitis… Tout est ok. C’est parti !
Franck va patrouiller sur l’autoroute durant son service. Charge à lui de vérifier les voies, les refuges, les aires de repos de son secteur. Et s’assurer que tout est en ordre. A chaque incident constaté, il intervient. « Il peut s’agir d’un obstacle sur les voies », explique le salarié d’APRR qui était auparavant au service viabilité. Et justement… à peine a-t-il terminé sa phrase qu’il marque une première halte au bout de quatre kilomètres. Une bande de caoutchouc git sur la bande d’arrêt d’urgence. Franck Haaff a l’œil : il l’a repérée de loin ! Il stationne son camion et prudemment, sort par l’arrière du véhicule pour se saisir de l’objet. « Ça va aller très vite », lance-t-il avant de bondir et de remonter.
Comme tous les agents d’APRR, il intervient lorsqu’il le faut, mais ne prend aucun risque. Des débris, pièces de voitures ou objets tombés des voitures, les patrouilleurs en ramassent très régulièrement au fil de leur service. « On trouve de tout, vraiment de tout sur l’autoroute », assure Franck qui ne dira pas tout mais cite l’exemple d’un sommier.
Camion stationné sur un refuge
Quelques minutes plus tard, il arrive au niveau du point kilométrique où le chevrillard a été vu. Son œil décidément perçant identifie un agent, en haut de l’accotement, derrière des buissons, en train de longer la clôture. « Il vérifie s’il est sorti… » Quelques minutes plus tard, c’est bien confirmé par message radio : l’animal a quitté cette zone où il était indésirable. La clôture est donc refermée.
Un souci en moins mais on ne s’ennuie pas quand on patrouille ! Deux minutes plus tard, au niveau d’un refuge, un camion est stationné. Franck s’arrête. « On va aller voir s’il a un problème. Il n’est pas sûr que le chauffeur soit français, mais il faut se faire comprendre ! » Le conducteur du poids-lourd est bien français. Il s’est dit que cet endroit était idéal pour sa coupure obligatoire. « Les refuges ne sont pas faits pour ça. Il doit aller sur une aire de repos », lui fait savoir notre ami.
Tout juste remonté dans son camion, il rend compte via l’application de son téléphone de service.
Le camion repart. Au niveau de l’aire du Bois Moyen, le patrouilleur parcourt du regard ce site qu’il connaît bien. Rien d’anormal a priori. Il y a une forte affluence ce qui est logique en cette période de départs en vacances. Un homme est endormi dans sa voiture, mais rien d’illégal. Un autre change sa roue. Au passage, Franck vérifie l’état des sanitaires. Il pénètre dans le local technique, au milieu, et voit instantanément les niveaux de savon, produit désinfectant et papier toilette. Tout est bon ! Avant de partir, une vérification de l’intérieur des toilettes est également faite au cas où. Rien à signaler.
Le travail des « agents de surveillance de l’autoroute » – c’est le terme pour désigner ceux que l’on appelait auparavant patrouilleurs – est varié et les journées passent vite. Mais elles sont aussi imprévisibles !
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr
En cas d’accident
Dès qu’un accident est signalé, le patrouilleur se rend sur les lieux. Il fait au plus vite. Si nécessaire, il coupe en empruntant les voies de service qui permettent un gain de temps. « Je suis le premier sur place. Je sécurise les lieux, je signale l’accident et je protège du suraccident », détaille Franck Haaff. Il n’a pas vocation à intervenir, mais si cela se présentait et que ses missions sont en ordre, « je le ferai », conclut l’agent formé en tant que sauveteur secouriste du travail.