Dans le bus avec la boussole des usagers
TRANSPORTS. Un peu plus d’un un mois après les changements opérés sur le réseau, nous sommes allés à la rencontre des usagers du bus urbain. Chamboulés par les nouveaux horaires et modifications de tracés, ils sont épaulés par Maëva Carroy tout le mois de septembre.
Depuis le 1er août, plusieurs changements ont été opérés sur le réseau de bus urbain (lire nos éditions des 18 juin et 9 août). Ce qui n’a pas été sans perturber les usagers, à différents degrés. Maëva Carroy, qui travaille pour Ticéa, la filiale du délégataire de service public Transdev, l’a constaté : « Les gens râlent beaucoup ! » Alors, Ticéa a décidé de tenir une permanence en mairie, à la fin du mois d’août, afin de recueillir leurs doléances, laquelle n’a pas eu le succès escompté. « Personne n’est venu. C’est à l’intérieur du bus que les usagers nous interpellent. »
« Ils sont un peu perdus, on les oriente »
Aussi, depuis la semaine suivant celle de la rentrée scolaire, la jeune femme passe son temps dans le bus, sur les différentes lignes du réseau, pour aiguiller les usagers. « Ils sont un peu perdus, on les informe, on les oriente. » Car sur le fond, pas grand-chose ne semble être reproché au délégataire. Sur la forme en revanche, c’est une autre histoire. Exemple avec les numéros des lignes. Les ex-lignes 1 et 2 deviennent 1A et 1B, la ligne 3 devient la 2. Un détail qui perturbe les habitués. Autre chamboulement, le bus qui passe par des endroits où les usagers ne vont pas, dont l’exemple de la rue de Vergy est l’un des plus significatifs. « On augmente le service, c’est mieux, comme sur la ligne 2 qui passe toutes les 45 minutes au lieu d’1 h le matin, mais ça bouscule les habitudes », reprend Maëva Carroy.
Un changement opéré en même temps que se tenaient plusieurs chantiers dans toute la ville, ajoutés à des modifications dans les noms d’arrêt. Il n’en fallait pas moins pour perturber davantage les usagers. Mais la responsable de Ticéa commence à connaître sa clientèle et « l’information réseau » qu’elle véhicule à l’intérieur du bus fait son effet. « Je note tout ce que l’on me dit de façon à pouvoir étudier de notre côté les ajustements si cela s’avère nécessaire. »
« Vous allez au Vert-Bois ? » « Non, au Chêne ! »
Dans le bus, il y a encore de la pédagogie à faire. Les gens sont perturbés par la double boucle de la ligne 1A et 1B qui offre pourtant une meilleure cadence. Exemple rue Gambetta avec le chauffeur que l’on suit ce jour, Alex, qui sait d’avance quelle question on va lui poser à l’arrêt « Petites halles ». « Vous allez au Vert-Bois ? » « Non on va au Chêne (Saint-Amand). C’est la question typique ! », sourit le conducteur. Cette passagère attendra aux petites halles la petite demi-heure afin de pouvoir reprendre le bus, cette fois dans sa direction. Au même arrêt, une dame monte dans le bus et demande aussitôt : « C’est le 1A ou le 1B ? »
La girouette du bus, l’affichage extérieur qui indique les destinations les plus importantes (en gras dans les fiches horaires) ne suffit pas. Les usagers sont déboussolés. « C’est un coup à prendre », estime Maëva Carroy, qui porte un tee-shirt sur lequel il est écrit « Besoin d’un renseignement ? » « On devrait peut-être ajouter la direction devant le bus si ça peut aider », suggère Alex. Quelques minutes plus tard, Martine et Daniel attendent aux « Loyes ». Sorti de l’hypermarché, le couple rentre chez lui au Vert-Bois. « On prend le bus tous les jours, on ne se déplace qu’avec ça. Certains rouspètent mais faut juste s’y faire. En plus c’est rapide, leur nouveau système ! » Ceux qui ont rapidement pris le pli sont les scolaires, comme ce collégien montant dans le bus rue de Vergy et qui se rend au collège Ortiz.
Boulevard Salvador-Allende, un nouveau couple prend la direction du centre hospitalier. La fiche horaire dans le sac à main de madame, la nouvelle organisation ne semble plus lui poser problème.
N. F.