Dans la peau d’un confiseur à la Foire de Pâques

Alors que la 150e édition de la Foire de Pâques se conclut ce dimanche soir, nous nous sommes plongés dans la peau d’un confiseur pendant une heure et demie. L’occasion de mieux comprendre le travail de Jennifer et Victoria. Extraits. 

Vendredi 12 avril, 15 h, parc du Jard. Si les manèges sont encore à l’arrêt, certains camions s’activent déjà. Comme les deux stands de confiseries Nougat Maurice, tenus respectivement par Alexis et Jennifer Chamberlin, frère et sœur. Une histoire de famille, comme beaucoup de forains : « Mes grands-parents, mes arrière-grands-parents l’étaient avant. La Foire de Pâques, j’y viens depuis ma naissance, depuis 48 ans. J’ai commencé à donner un coup de main à mes parents quand j’avais 11 ans », explique l’aînée.

Familial

A l’aube de l’ultime week-end de la Foire de Pâques 2024, Jennifer nous a ouvert les portes de sa confiserie mobile pendant une heure et demie. L’occasion de parler de son quotidien, d’échanger quelques anecdotes sur le Nord-Pas-de-Calais, de comparer les différentes mentalités en France : « Il y a dix ans ici, les gens ne connaissaient pas les croustillons. Alors qu’en Normandie ou au nord, ils ne jurent que par ça. »

Mais qu’importe l’endroit, le plaisir est le même : celui de retrouver ses habitués, de partager un brin de causette, de faire plaisir avec des produits faits maison et cuits en direct. « Il n’y a jamais un jour où je me lève en me disant « ah, il va falloir travailler ». Le fait d’aller dans différents endroits et de toujours être en famille, le contact avec les clients… Je n’échangerai ma vie pour rien au monde. »

Carrée, directe, au « caractère fort » selon ses dires, l’habitante de Villiers-en-Lieu est également hyperactive. La propreté du camion en est une illustration : avec le nettoyage au millimètre près – la remorque et la plupart du matériel ont 37 ans, mais brillent encore – il lui arrive souvent de finir au-delà de 2 h du matin, 4 h samedi dernier. Pour autant, elle se « lève toujours à 8 h 30. Il y a aussi la vie de famille derrière ».

Confiseur

Petit à petit, les clients pointent le bout de leur nez. Jennifer et Victoria s’affairent : « Bonjour madame, comment allez-vous ? », lance la Villaraise à une habituée, avant de nous montrer la préparation d’une gaufre. Ça paraît simple, mais il y a du boulot derrière : « A 10 h 30, mon mari (Ludovic) démarre les préparations des pommes d’amour. » Pâtes à croustillons, crêpes, crème chantilly maison… Il y a de quoi faire.

Après plusieurs minutes, il est temps d’enfiler le tablier rose Nougat Maurice, pour s’essayer à quelques activités, sous la houlette de notre patronne temporaire. Première réalisation, une barbe-à-papa. Jennifer nous explique comment tenir et tourner le bâton, sans endommager la machine, et en essayant d’avoir une apparence plutôt correcte. Le client semblait satisfait.

Idem pour une petite dame à qui nous remettons une gaufre chantilly. « Tu la prends en-dessous et tu la tournes légèrement sur elle-même lorsque tu appuies sur le bouton », conseille la spécialiste. Les petites fraises par dessus, et il n’y a plus qu’à déguster, mais pour l’aspect esthétique, on repassera. Pour finir en beauté, il faut servir neuf churros à deux ados. Dans la tenue du sachet, la façon d’y disposer les gourmandises et de les saupoudrer de sucre, tout est question de technique.

Il est 16 h 30, les cours vont bientôt se terminer, la foule va arriver en masse. Laissons les pros s’activer.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr