Dans des villages, les fleurs sont toujours rayonnantes
ENVIRONNEMENT. Le département subit une importante sécheresse. Et pourtant, quand on se balade dans certains villages, les pots et les jardinières affichent des fleurs de toute beauté alors que l’usage de l’eau est limité par un arrêté préfectoral. Quel est le secret de ces belles plantes ?
Se balader dans les villages du nord haut-marnais est toujours un plaisir. Ces belles maisons de pierre ou à pans de bois, ce petit patrimoine bâti, ces jolies fleurs éclatantes de couleur et de fraîcheur… Une fraîcheur qui apparaît bien suspecte par ces fortes chaleurs et depuis l’arrêté préfectoral du 12 août, qui interdit tout arrosage des plantes et massifs fleuris, excepté “les arbres et arbustes plantés depuis moins d’un an”, dans le département. Quel mystère se cache-t-il donc derrière ces pots ?
A Montier-en-Der, où la terre des jardinières est très humide quand on y plante le doigt, l’explication s’avère « très très simple. Nous avons prévu du stockage d’eau de pluie. Nous avons installé des citernes qui recueillent l’eau des toitures quand nous les avons refaites. Par exemple, on récupère l’eau qui coule du manège ou du complexe sportif. Les toitures sont grandes, on récupère beaucoup d’eau », annonce Jean-Jacques Bayer, pas peu fier de ces aménagements. La fréquence d’arrosage a aussi été réduite avec « un passage tous les trois jours et des suspensions qui possèdent une réserve d’eau ». Grâce à tout cela, le charme de Montier est resté intact.
A Ancerville, la commune meusienne n’est pas soumise aux mêmes restrictions bien qu’implantée entre deux communes haut-marnaises. « Nous sommes en alerte, l’arrosage est interdit de 11 h à 18 h. On arrose donc de 6 h à 11 h et de 18 h à 20 h », justifie la communication de la Ville. L’eau provient d’une citerne, qui a pu être remplie les saisons précédentes. « On l’utilise tant qu’il reste de l’eau, quand il n’y en aura plus, on n’arrosera plus », conclut la Ville.
A Chamouilley, on s’attriste devant le spectacle des pots : « Les fleurs sont moches, beaucoup ont séché ». Le spectacle ne s’avère pas si catastrophique pourtant. Il faut dire que « les pots et les suspensions sont arrosés pour éviter que cela sèche, au moyen de l’eau provenant d’un puits et stockée dans une réserve à eau, depuis un moment », indique la Ville. La gestion de la ressource s’est faite au fur et à mesure des capacités restantes. « Au début, on arrosait tous les jours, puis deux fois par semaine », ajoute-t-on.
A Eclaron, on utilise encore l’eau du réseau
A Eurville-Bienville, la commune ne dispose pas d’un récupérateur d’eau. Elle a donc enlevé toutes les jardinières posées sur le pont, ainsi que celles de la salle polyvalente, qui ont finit par faner. « Il ne reste plus que deux gros pots devant la mairie, mais nous avons dû retiré la grosse plante installée dedans, elle était tombée avec la sécheresse. Il reste les impatientes, les pots sont gros, ça doit leur permettre de résister un peu mieux », estime la Ville.
A Eclaron-Braucourt-Sainte-Livière, on ne connaît pas ces problèmes. Et on se démarque des autres, car on arrose les fleurs… « avec l’eau du puits ou du réseau de la ville », précise Jean-Yves Marin, maire de la commune et aussi vice-président de l’Agglomération en charge de l’environnement et du cycle de l’eau, apparemment pas au courant des mesures de restriction. « Arroser les plates-bandes, c’est interdit mais je ne pense pas que le reste est interdit », déclare-t-il sur le sujet. Pots de fleurs, potée, suspensions reçoivent donc toujours leur dose mais « on a réduit au maximum ». Maigre consolation.
Marie-Hélène Degaugue
Bons élèves
Dans le nord haut-marnais, la Ville de Saint-Dizier a respecté l’arrêté préfectoral dès son entrée en vigueur. Ne disposant pas de réserves d’eau suffisantes, la municipalité n’arrosait plus aucun massif, ainsi que les pots installés en centre-ville. Ces supports ont été retirés après que les plantes ont commencé à faner. Le conseil départemental a, lui, agi avant la décision du préfet : « Nous n’avons plus effectué de nettoyage des véhicules ou des panneaux routiers. Les chantiers nécessitant de l’eau ont été supprimés. »