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Dangers multiples – L’édito de Christophe Bonnefoy

Que devra-t-on retenir de l’annonce de Renault ? Les termes de reconversion, de mobilité interne et de départs volontaires ou être tenté par le mot licenciement ? Evidemment, on est, dans un cas ou dans l’autre, dans une dialectique totalement différente. Mais le résultat, au moins symboliquement, est le même. Les syndicats parlent de casse sociale. Les Français traduiront par travailleurs sur le carreau. Et c’est en tout état de cause un véritable tsunami qui se dessine.

Le constructeur veut en effet supprimer environ 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France. Dans notre pays, le plan drastique d’économies se traduirait notamment par la fermeture du site de Choisy-le-Roi, à l’horizon 2022. Mais d’autres unités seront bien évidemment impactées. Et on n’ose même pas imaginer les conséquences, par ricochet, sur les sous-traitants automobiles.

Et l’Etat dans tout ça ? Il avait placé dans la balance l’éventualité d’un prêt de cinq milliards d’euros à la marque au losange. Mais l’annonce de ces milliers de suppressions de postes ne fait pas vraiment partie des garanties qu’Emmanuel Macron attendait en échange de l’éventuel et coûteux coup de pouce. Qui plus est, l’Etat est actionnaire de Renault à hauteur de 15 %. Voilà qui pose les dangers économiques, mais aussi politiques de la situation.

Au-delà du groupe automobile lui-même, l’annonce de cette vaste restructuration est extrêmement inquiétante. On savait, on nous avait prévenus mais on aurait pu le deviner, que la crise du Covid-19 allait avoir de terribles répercussions sur l’emploi. On en a ici la preuve. La crise sanitaire semble se terminer. La crise économique, elle, ne fait visiblement que commencer, même si elle a déjà fait pas mal de dégâts.

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