Rentrée reportée pour D’Âme Nature : les intéressées s’expriment

Depuis plus d’un an, le projet d’ouverture, à la rentrée 2023, de l’école nature « Les Apprentis Sages » faisait peu à peu son chemin. Pour Mélanie Picard-Chevalier, la porteuse du projet, il ne restait plus qu’à trouver un lieu moins excentré qu’Ormoy-sur-Aube, où elle est domiciliée. C’était sans compter sur la naissance d’une petite Éline le 8 juin dernier, venue bousculer le calendrier du projet.

La jeune femme de 32 ans reste néanmoins optimiste pour la rentrée 2024. Le projet, qui avait remporté le concours du Département « les idées inspirées », était soutenu par une vingtaine de familles, venues assister en mai 2022 à une journée de présentation. C’est le cas d’Audrey Bonvarlet, maman d’une petite fille de 4 ans. A la tête de l’entreprise « Mère ô monde », elle est accompagnante périnatale à Laville-aux-bois.

Fuir les sureffectifs

« J’ai commencé à suivre Mélanie il y a deux ans, au moment où Iris devait entrer en maternelle. D’Âme Nature et les Apprentis Sages, c’est une école qui s’adapte aux enfants et non l’inverse. Cette bienveillance était ma principale motivation », explique-t-elle. Une position partagée par Emma Miranda, maman de deux enfants de trois et six ans. En 2020, elle s’est lancée dans l’instruction en famille (IEF) -entendez l’école à la maison- pour son fils Alec.

« A la visite de l’école maternelle, nous avons découvert que les enfants seraient 32 dans une même classe», s’étonne la jeune femme, qui habitait alors Saint-Germain-en-Laye, dans l’Essonne. « A notre emménagement en Haute-Marne, il a fallu faire un nouveau dossier auprès de l’Académie de Reims. C’est très encadré. Dans l’éventualité où je n’aurais pas eu l’autorisation, je me suis rapprochée de Mélanie« , confie Emma Miranda, qui dit continuer de soutenir le projet bien que son dossier ait été validé.

Une pédagogie « nature »

Dans toutes les bouches, c’est d’abord le fait de pouvoir participer à l’instruction de ses enfants qui séduit, Mélanie Picard-Chevalier proposant aux parents de devenir bénévoles à hauteur d’un jour par semaine. « L’éducation ne devrait pas être du ressort de l’école, dont l’objectif est d’instruire », avance Audrey Bonvarlet, qui se dit regardante sur la relation entre l’instituteur et l’enfant.

Vient ensuite l’attrait d’une pédagogie laissant plus de place à l’expérimentation et au contact de la nature. « Les petits sont passionnés par ça, c’est ce qui nous sauve des écrans », commente une troisième maman, qui dit avoir vu son fils « fatigué » par les effectifs importants dans les classes. « L’envie d’apprendre à écrire et à compter vient spontanément quand on les confronte aux situations du quotidien», conclue Emma Miranda.

Solène Clausse