Famille Czekata (volley) : « Sur le terrain, on n’est plus mère et fille… »
LE SPORT, UNE HISTOIRE DE FAMILLE (épisode 2 : les volleyeurs de la famille Czekata). Alors que le forum Associativa se tiendra samedi 3 septembre, de 10 h à 18 h, dans l’ancien Décathlon, jhm quotidien revient sur ces familles bragardes indissociables de leur club sportif. Rencontre, aujourd’hui, avec la famille Czekata, volleyeurs depuis trois générations.
Chez les Czekata, le volley, on a ça dans le sang. Et ça fait trois générations que ça dure ! « C’est mon père, Gilbert Vincent, qui a créé le club à Saint-Dizier. Mes trois frères et sœurs en ont fait et ma mère aussi, en loisirs », raconte Marie-Estelle Czekata, aujourd’hui secrétaire du COSD Volley. « Moi, j’ai commencé vers 8-9 ans. J’ai fait plein de sport avant, mais c’est dans le volley que je suis restée. »
« Ils ne nous ont pas obligés à faire du volley »
A cette époque, le dessin animé “Jeanne et Serge” cartonne auprès des plus jeunes, qui s’inscrivent en masse dans les clubs de volley. « On se retrouvait à Anne-Frank, à l’époque. Il y avait une très bonne ambiance et les filles étaient en N3. » Christine Dancot, actuelle présidente du club en était. « C’est aussi une grande famille du volley bragard. Comme les Lesbats d’ailleurs ! », souligne Marie-Estelle Czekata.
Et dans la famille, le volley n’est pas qu’une histoire de fille. Thierry, son mari, est entré au club en 1988, avant de reprendre l’animation de la section loisirs en 1996. Alors forcément, lorsque les enfants sont nés, c’est vers le volley qu’ils se sont tournés. « Mais on a eu le choix, ils ne nous ont pas obligés », insiste Coline, la plus jeune de la fratrie.
« On devait faire un sport collectif et un sport individuel. On faisait donc plusieurs sports en parallèle », confirme Adrien, de six ans son aîné. « Mais toujours avec le volley. Comme on était dedans avec nos parents, on ne se posait pas trop la question. Mais ça ne nous dérangeait pas. La preuve, on y est encore ! »
« On ne trouve jamais le temps long »
Chez les Czekata, la vie est donc rythmée par le volley. « On occupe bien nos week-ends », ajoute Marie-Estelle. « Entre les matchs, l’encadrement des jeunes et la gestion du club, on ne trouve jamais le temps long ! » Et heureusement que papa était là quand les enfants étaient en bas âge et que maman jouait en Nationale…
Evidemment, Géromine, la fille aînée de Marie-Estelle et Thierry, pratique aussi le volley. Ce qui a donné lieu à quelques bons moments familiaux. « J’ai fait un match une fois avec elle », se souvient la mère de famille. « Mère et fille sur un même terrain, c’est rare. Mais dans ces cas-là, on n’est plus mère et fille. On est coéquipière. Et c’est la même chose pendant les entraînements. Je suis entraîneur, pas maman ! »
« Elle m’a refait mes lacets devant tout le monde ! »
Quant à Adrien, c’est un autre épisode familial qui l’a marqué. « Quand j’étais en sélection Champagne-Ardenne, c’est Géromine qui m’entraînait. Ce n’était pas évident parce qu’elle n’avait que quatre ans de plus que moi. Ce qui ne l’empêchait pas de prendre son rôle au sérieux. Elle était même un peu plus dur avec moi qu’avec les autres. Un jour, elle a trouvé que je n’avais pas assez serré mes lacets, alors devant tout le monde, elle me les a refaits ! » Désormais joueuse à Villers-lès-Nancy, Géromine pourrait bien devenir l’adversaire de sa famille. « On ne lui fera pas de cadeau… Bien au contraire ! », sourit Marie-Estelle Czekata.
Et la famille ne compte pas s’arrêter de sitôt. « Je ne sais pas si on peut appeler ça une passion. Ça nous a plu à nous, alors on fait tout pour que ça plaise aussi aux jeunes. On a des choses à leur transmettre. Au volley, il faut l’esprit d’équipe. On a besoin de l’autre pour gagner. Un joueur seul ne peut pas porter l’équipe », concluent Marie-Estelle et Thierry Czekata. Des valeurs qu’ils transmettent toujours aux volleyeurs bragards. Qu’il s’agisse ou non de leurs propres enfants…
P.-J. P.