CVB 52 : un rebond dans l’affaire Gutierrez
Le cas Miguel Gutierrez se complique depuis qu’il a fait ses premiers pas officiels dans le championnat italien, sous le maillot de Cisterna, dimanche 9 octobre, alors que le Chaumont VB 52 Haute-Marne le dit toujours sous contrat avec le club haut-marnais jusqu’en 2024.
Pour le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne, Bruno Soirfeck, l’incompréhension est totale. Alors qu’il possède toujours le mail émanant de la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), daté du 9 septembre, signifiant que le Cubain Miguel Gutierrez est toujours sous contrat avec le CVB 52 jusqu’en juin 2024, il a pris connaissance, avec étonnement, dimanche 9 octobre, que le joueur avait pris part, sous le maillot de Cisterna, à la deuxième journée du championnat italien, face à Taranto (succès 3 sets à 0). Une victoire à laquelle il a d’ailleurs activement participé, en marquant ses deux premiers points en Superlega.
Une situation qui vire à l’absurde, même si, quelques jours plus tôt, le dirigeant cévébiste avait déjà flairé l’entourloupe. « Lors d’un transfert international hors Europe, cinq étapes sont nécessaires sur le logiciel officiel de la FIVB pour le valider. Une opération que nous devons refaire tous les ans, même pour une prolongation de contrat. La première étape consiste à officialiser la demande du club désireux de conserver le joueur sous contrat. Dans ce cas précis : le CVB 52, puisque Miguel devait rester avec nous jusqu’en 2024. Or il y a quelques jours, la FIVB a pris la main sur le logiciel, comme il en a le droit d’ailleurs, pour corriger cette première étape et indiquer que le joueur devenait “libre”. »
Une simple intervention informatique qui a fait l’affaire du club italien de Cisterna qui, du coup, pouvait donc, légalement aux yeux de la FIVB, intégrer Miguel Gutierrez à son effectif.
Bataille juridique
Pour autant, cette petite modification prête, aux yeux de Bruno Soirfeck, à de grosses conséquences. « On se retrouve dans une situation complètement ubuesque. D’un côté, la FIVB nous donne raison, et de l’autre, elle permet à un autre club de bénéficier de l’apport de Miguel : c’est incompréhensible. Même à la Fédération française, on ne comprend pas comment on a pu en arriver là. »
Pour le président du CVB 52, l’affaire est désormais transmise auprès des représentants juridiques du club. « Jusqu’à maintenant, on avait demandé à notre avocat de résoudre cette négociation à l’amiable. Aujourd’hui, dans cette situation conflictuelle, on veut faire valoir nos droits. Nous allons donc entrer dans une bataille juridique. »
Pourtant, même si le dirigeant chaumontais est prêt à monter sur le ring, il ne se fait pas d’illusions sur l’issue de l’affaire. « On entame un combat face à des “machines de guerre”. C’est pire que le pot de terre contre le pot de fer. Mais il est difficile de laisser passer pareille situation. » Autant dire que “l’affaire Gutierrez” n’est pas bouclée.
Laurent Génin