Crise sanitaire : paroles de collégiennes
Louise, Hélène et Louane sont collégiennes à Chaumont. Toute cette semaine, elles ont été accueillies en “stage de 3e” par Le Journal de la Haute-Marne. Elles ont accepté de témoigner de leur ressenti de jeunes Français sur la crise sanitaire et les contraintes qui en découlent depuis un an.
Louise Bailly : « L’arrivée du Covid-19 nous a tous obligés à nous adapter. D’abord, les deux confinements que nous avons vécus ont été difficiles, comme l’interdiction de sortir de chez soi librement. En mars dernier, lorsque nous avons été confinés, la mise en place de cours en visioconférence et le fait de ne plus avoir de contacts avec l’extérieur et les professeurs a été compliqué. J’ai essayé de garder un rythme, pourtant ce fonctionnement n’avait rien à voir avec l’efficacité d’un cours réel, et je me suis organisée au mieux. En plus de cela, toutes les activités sportives ont été suspendues. J’ai pu continuer à m’entraîner seule (Ndlr : Louise pratique le triathlon à Chaumont), mais sans but et sans objectif de compétition, la motivation était difficile à trouver. Heureusement, certaines choses ont pu reprendre cet été : quelques compétitions ont eu lieu et les loisirs comme les cinémas ou les commerces ont rouvert. Cela a permis de revoir mes proches et mes amis, ainsi que de sortir et voyager. Mais aujourd’hui, la situation s’est de nouveau aggravée avec l’arrivée du couvre-feu, et ces activités sont une fois de plus limitées. Je pense que cela devient très difficile pour de nombreux jeunes qui se voient privés de leurs stages, examens, voyages et loisirs. Les restrictions, même si elles sont nécessaires, sont de plus en plus nombreuses, comme par exemple pour l’EPS qu’on ne peut plus pratiquer en intérieur. Avec la météo actuelle, ce n’est pas pratique et cela devient compliqué pour les élèves et les professeurs de faire des séances adaptées. Le plus déstabilisant est surtout que l’on ne sait pas quand cela va finir. Je ne sais pas si je vais pouvoir passer mon brevet, ou si nous allons à nouveau être confinés prochainement. L’avenir proche est pour l’insant assez incertain. »
Hélène Lambert : « Depuis un long moment maintenant, le monde entier est touché par la Covid-19. Chaque pays a ses propres protocoles, quoi qu’il en soit, nous sommes tous contraints de respecter des règles, de changer nos modes de vie. Moi-même j’ai changé mon quotidien, depuis un moment, il est plus difficile de voir nos proches, nos amis… Nous faisons beaucoup moins de sorties, beaucoup moins de voyages, on ne peut plus fréquenter les lieux culturels… Toutes ces concessions sont difficiles à supporter, après tout ce temps, le manque et la lassitude font surface. De plus, je n’ai pas repratiqué les activités sportives et culturelles que j’avais l’habitude de faire avant. En bref, il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons plus faire à cause de cette crise sanitaire. Toutes ces contraintes sont pesantes. Chaque nouvelle restriction nous pèse un peu plus. Toutes ces règles qu’on nous impose sont compliquées à vivre au quotidien, des règles qui sont certes utiles pour stopper l’épidémie mais dures malgré tout… Cette situation est assez démotivante, que ça soit au niveau des cours ou au niveau de notre vie sociale. Malgré tout, je pense qu’il faut relativiser et se dire que nous ne sommes pas seuls dans cette situation, ce virus reste très mortel et dangereux mais c’est une épreuve qu’il faut surmonter ensemble, cette crise nous a permis de se recentrer sur nous-même et sur nos intérêts, sur ce qui nous est cher. »
Louane Robert : « La situation sanitaire actuelle est pour moi difficile, étant donné les heures de couvre-feu et les reconfinements qui m’empêchent de sortir le soir ou le week-end pour voir mes amis ou ma famille, la fermeture des restaurants et des commerces m’empêche également de sortir. Je ne peux plus pratiquer mon activité sportive et culturelle, étant donné que le gouvernement l’interdit. Le confinement total du printemps 2020 a été particulièrement difficile puisque les établissements scolaires étaient fermés, j’ai dû suivre mes cours à distance en visioconférence, je recevais beaucoup de travail chaque jour, je devais donc bien m’organiser pour que tout le travail soit fait. Les professeurs n’étaient plus là pour m’expliquer les cours que je ne comprenais pas, ce qui était compliqué pour suivre. Etant donné que cette situation était nouvelle pour tous les professeurs il était difficile de s’organiser pour les visioconférences et de tout faire via informatique. Cette crise m’aura permis de devenir plus autonome, de trouver plus d’activités à faire seule et à profiter davantage de mes voyages ou de mes sorties. »