Crise sanitaire : l’annulation du Salon est une véritable catastrophe

L’annulation du Salon international de l’agriculture sonnecomme une véritable catastrophe pour les producteurs haut-marnais.Les éleveurs regrettent déjà l’effet de groupe et le Conseil départemental assure chacun de son soutien par d’autres biais.

Le Salon de l’agriculture, à Paris, devait ouvrir ses portes le 27 février 2021 mais la crise de la Covid-19 aura eu raison de lui, pour la première fois depuis 58 ans. Et même si tout le monde le pressentait et comprend cette décision sanitaire, les conséquences peuvent être considérables pour les producteurs locaux qui tirent un part importante de leur chiffre d’affaires de ce genre de manifestations. Pour Jean-Guillaume Decorse, producteur d’eau-de-vie et grand connaisseur du Salon, le plus grave est que cette annulation en annonce une série. « Le Salon est en train de donner le ton de ce qui va se passer dans les neuf mois à venir. On nous cloue le bec ». Il ne cache pas son inquiétude et parle de catastrophe sachant que des producteurs locaux ne pourront plus faire la promotion de leurs produits auprès des particuliers. « Certains n’ont que cette méthode pour se faire connaître. Ils vont devoir trouver d’autres moyens pour promouvoir les produits de haute valeur ».

L’autre conséquence grave est, même s’il doit renaître autrement, la remise en cause du concours général qui permet d’attribuer des médailles aux produits. Or, ces médailles offrent une véritable reconnaissance et une porte d’entrée vers les clients. Elles font vendre. Ainsi, en 2019, un producteur de miel médaillé en or a vendu toute sa production en quelques jours. Jean-Guillaume Decorse raconte que la promotion du concours passe par le Salon et que ce dernier a une véritable puissance de frappe médiatique. Alors, il attend de voir à connaître l’organisation des concours tout en craignat qu’ils soient dilués dans la masse d’information.

Pour lui, le Salon est aussi le moyen, pour les producteurs locaux de se retrouver, de s’entraider, de se créer un réseau. « Sans salon, ces liens vont se distendre ». Il le regrette d’autant plus que le Conseil départemental avait réussi, depuis deux ans, à créer un véritable élan en invitant une trentaine de producteurs. « Nous perdons gros car la Haute-Marne avait réussi une chose extraordinaire enviée de tous ». Et justement, Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental, dit avoir redouté cette décision tout en la comprenant. Mais, il réaffirme sa volonté de pérenniser l’action de la collectivité les prochaines années. En attendant, Nicolas Lacroix souhaite essayer de compenser cette annulation en organisant des événements départementaux. Premier exemple : le calendrier 2021 du Conseil départemental se fera autour des producteurs locaux. Selon lui, la dynamique qui est en train de naître ne doit pas être cassée. Le Département y veillera.

Frédéric Thévenin