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Témoignage sur la crise du coronavirus : « Norbert, à bout de souffle »

Norbert Monzein, correspondant du JHM sur Verbiesles, Chamarandes, Choignes et Chaumont, a marqué les esprits par son témoignage lié à son hospitalisation pour Covid-19. Aujourd’hui, il récupère « tout doucement ». Il raconte en se demandant toujours où il a pu être contaminé. Pour lui, l’important est de ne pas avoir mis en danger sa famille.

« Cela fait trois semaines que mon fils et moi sommes sortis de l’hôpital de Chaumont, après quinze jours de traitement contre le corona virus. Durant cette quinzaine, nous avions les yeux rivés sur l’oxymètre qui mesure l’oxygène dans le sang. Lors des visites fréquentes des infirmières, nous suivions avec appréhension l’évolution de notre capacité à respirer qui s’affichait sur l’écran de contrôle. En cas de dégradation, des soins plus invasifs auraient pu être envisagés.
Isolés, sans visite possible et donc réellement confinés, les journées étaient rythmées par les interventions du personnel médical avec lequel nous avions plaisir à échanger. Même les prises de sang parfois délicates paraissaient moins douloureuses grâce à leur humanité et leur bienveillance.
La première semaine d’hospitalisation a été sans aucun doute la plus éprouvante côté respiration. Le seul fait de se lever pour faire sa toilette était une épreuve. Malgré l’absence de fièvre, les fortes quintes de toux de mon fils m’inquiétaient beaucoup quant à l’évolution de la maladie et à son devenir. L’équipe médicale avait accepté de nous mettre dans une chambre commune. J’ai prié, prié pour qu’il s’en sorte. A 40 ans, Lionel a son avenir devant lui alors que moi, dans ma soixante dixième année, ma vie est faite.
En deuxième semaine, les traitements ont commencé à se faire sentir et a porté leurs effets. Les résultats étaient meilleurs. Le médecin en charge du service nous a laissé entendre une possible sortie à condition que… Le temps est suspendu à l’évolution de la maladie et à tous les doutes et les inconnues qui l’entourent.

Reconnaissants

Après deux semaines de soins, l’infirmière nous annonce notre libération pour le lendemain. Elle nous demande si “ça va bien” ; ce à quoi je lui réponds que “même si on avait une rage de dents, on ne lui dirait pas” , trop heureux de retrouver nos familles respectives. Le samedi, après un dernier test de dépistage, nous quittons le service avec, bizarrement, une sorte de nostalgie envers celles et ceux qui nous ont réconfortés pendant ce séjour forcé et pour lesquels nous sommes extrêmement reconnaissants.
« Certains sujets se remettent plus vite que d’autres « nous dira le médecin de service alors qu’il ne nous délivre aucun traitement spécifique. La patience fera le reste. Elle est le meilleur remède.
Le pas hésitant, on se dirige vers la sortie. Je sens que mon souffle n’est pas au top et que mes jambes sont flageolantes. Mon épouse nous attend et le retour à la maison est un véritable bonheur. Parmi les plaisirs retrouvés, en dehors de l’environnement familial, le simple fait de prendre une douche a été un des premiers. Pour le reste, il faut bien reconnaître que la respiration est sans doute ce qu’il y a de plus difficile à retrouver. J’atteins rapidement mes limites dans chaque effort et côté gustatif, certains aliments n’ont absolument aucun goût.
En aucun cas, je ne voudrais me plaindre. Tous les jours, je remonte la pente et je pense à ceux qui luttent avec difficulté contre ce virus. Mon fils a repris ses activités avec l’annonce de la perte d’un de ses collègues de 52 ans. Il a été emporté en seulement quatre jours par cette infection. Alors, plus que jamais, nous prenons conscience de notre chance et de l’importance de se protéger. La vie est à ce prix. »

Propos recueillis par Frédéric Thévenin

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