Crise des semis-conducteurs : chômage partiel pour Plastic Omnium
La crise des semi-conducteurs conduit les constructeurs automobiles à réduire leur production. Les équipementiers sont touchés, à l’image de Plastic Omnium qui chôme les lundis et vendredis.
«Nous sommes à 25 jours sans travailler depuis août», annonce Thierry Corraze, délégué CGT Plastic Omnium. La crise des semi-conducteurs touche de plein fouet les constructeurs automobiles qui ont réduit de manière très sensible leur production, voire, ont fermé des usines temporairement à l’image de Renault.
Travail à la carte
Par effet cascade, les équipementiers automobiles sont également touchés. Plastic Omnium ne fait pas exception. L’usine qui travaille essentiellement pour le groupe Stellantis et plus particulièrement pour Peugeot à Sochaux doit adapter sa production en fonction des prévisions de commande. «C’est du travail à la carte en fonction des commandes du client», indique Thierry Corraze.
Et ce travail “à la carte” se traduit par des journées chômées. «Nous avons eu jusqu’à trois jours par semaine. En ce moment, nous ne travaillons pas les lundis et vendredis», indique-t-il. Plastic Omnium Langres, qui produit des boucliers avant et arrière principalement, ne travaille donc plus que trois jours par semaine, au mieux. Ces journées consécutives sont imposées par des contraintes techniques notamment pour la chaîne de peinture qui ne peut travailler en fractionné.
«Tous les mercredis nous avons une réunion du CSE pour nous expliquer comment nous allons travailler la semaine suivante», indique Thierry Corraze.
Les intérimaires très impactés
Les jours chômés sont pris en charge à 75 % dans le cadre de l’Allocation partielle de longue durée. Mais cela ne reste qu’une prise en charge fragmentaire et les salaires sont impactés. Une baisse du pouvoir d’achat qui arrive alors même que tout augmente à l’instar des carburants et du fioul domestique. «On sent une inquiétude chez les salariés surtout pour l’avenir», constate le délégué syndicat cégétiste.
«Les plus impactés ce sont les intérimaires car eux ne peuvent pas prétendre à l’allocation partielle de longue durée. Les intérimaires sont dans une situation délicate», fait remarquer Fabrice Hoffmann pour la CFE-CGC. Plastic Omnium emploie 210 personnes sur le site langrois mais compte sur une cinquantaine d’intérimaires «sans qui rien ne pourrait se faire», souligne Thierry Corraze.
Aucune visibilité
Les perspectives de sortie de crise semblent lointaines. «On nous a annoncé une amélioration pas avant 2023. Et l’année prochaine sera identique à 2021. J’ai bien peur que l’on arrive à une casse sociale en 2022. L’allocation partielle longue durée court jusqu’en mars 2022 mais ensuite ?», interroge Thierry Corraze. «Nous n’avons aucune visibilité et perspective. Même pendant la crise de 2009, ce n’était pas à ce point», constate Fabrice Hoffmann.
Ph. L.