Covid, un an après le premier confinement : le dossier de la rédaction
17 mars 2020 – 17 mars 2021. Ces douze mois ont bouleversé notre quotidien, nos modes de consommation, nos conditions de travail. La rédaction du Journal de la Haute-Marne propose un numéro spécial “Un an après le confinement”.
Des effets à long terme
Vous avez été nombreuxà témoigner pour ce dossier, vous qui subissez encore aujourd’hui les effets à long terme de l’infection. Le JHM vous donne la parole.
Depuis un an ou presque, on le sait. Le virus Covid 19 n’a pas le même impact sur tous les organismes. Dans la très grande majorité des cas, il y a peu voire pas du tout de symptômes. L’infection passe sans laisser de traces. Il y a bien sûr eu de nombreux décès et des patients qui ont dû passer plusieurs semaines à l’hôpital et même en réanimation.
Essoufflement
Il y a aussi tous ces Covid dits longs. Ils ne sont pas forcément passés par des phases critiques mais les effets du virus altèrent durablement leur santé et impactent encore aujourd’hui le quotidien de ces « anciens » malades.
Comme Claudia, touchée en novembre dernier. Elle a ressenti une fatigue intense et des essoufflements au moindre mouvement avec, en plus la perte du goût et de l’odorat. « J’ai encore aujourd’hui un essoufflement à l’effort et des palpitations cardiaques », dit-elle.
Même constat pour Angélique. « J’ai eu le Covid quinze jours avant Noël avec tous les symptômes sauf de la température. Aujourd’hui, par moments, j’ai des douleurs articulaires dans le corps, aux poignets, chevilles, doigts etc…. La fatigue est toujours présente ainsi que l’essoufflement au moindre effort. » Fatigue et essoufflement reviennent très souvent dans les témoignages. C’est ce que vit Lise encore aujourd’hui et elle n’a toujours pas retrouvé l’odorat alors qu’elle a contracté le virus en novembre. Maux de tête, courbatures, fort essoufflement, fatigue extrême, c’est une épreuve qu’elle a « mal vécue ».
D’autres témoignages font état de symptômes qui ont beaucoup moins duré dans le temps et c’est heureux. Néanmoins, personne n’oubliera.
C. C.
On a appris à vivre avec le masque
Si on vous avait dit, il y a un an tout juste, que l’on allait porter le masque presque en permanence,l’auriez-vous cru ?
Il est entré dans nos vies à tous. Pas de gaieté de cœur, c’est clair, mais on ne peut désormais plus s’en passer. C’est même une obligation légale. Les premières semaines, tous ceux qui avaient des masques en stock – notamment hérités de la “dotation Bachelot” de fin 2009 -, les ont donnés aux professionnels de santé. Il est vite apparu important de les protéger pour éviter qu’ils ne tombent malades et/ou ne diffusent à leur tour la Covid. Puis, les couturières sont entrées dans la danse, en produisant en masse des masques “faits maison”.
Les masques chirurgicaux ont ensuite été disponibles dans les grandes surfaces et les prix ont baissé. Depuis le 20 juillet 2020, le masque est obligatoire dans les lieux publics fermés. Depuis, il a été rendu obligatoire dans les écoles pour les enfants à partir de 6 ans, dans les entreprises, sur la voie publique dans certaines communes et dans les transports en commun.
Tout le monde a désormais pris cette habitude de préparer son masque et de le changer au bout de quelques heures d’utilisation. Mais, reconnaissons-le, on sera tous enchantés de s’en passer dès que ce sera possible !
Dans un même ordre d’idées, tout le monde a appris à se saluer sans se faire la bise ni se serrer la main. Certains ont même développé une technique consistant à se toucher le coude ou le pied, histoire de “garder le contact” de façon symbolique.
S. C. S.
A l’Ehpad des Myosotis : « Ensemble, on est plus forts ! »
Comme tous les Ehpad de France, les Myosotis à Bourmont ont vécu des moments très difficiles. Mais cette crise sanitaire aura renforcé la solidarité. Les équipes sortent plus soudées de cette épreuve.
Claude Nicolas, le directeur de l’Ehpad Les Myosotis à Bourmont, parle de contexte dramatique pour retracer l’année qui vient de s’écouler. « Nous avons vécu des moments très difficiles, pour nous, en décembre lorsque le virus a fait son entrée dans l’établissement », rappelle-t-il. Aux Myosotis, on ne baisse pas la garde. La réouverture aux visites physiques dans l’établissement va se faire de manière progressive. La peur n’a pas encore quitté totalement les esprits. La tristesse et la mélancolie n’ont pas disparu.
« Et, à la fois, il y a de la résilience chez nos résidants qui ont une capacité à sortir la tête de l’eau. Comme on dit, ils en ont vu d’autres », confie le directeur. Cette épreuve aura renforcé la solidarité au sein de l’établissement mais aussi avec l’extérieur. « J’ai beaucoup communiqué avec les familles qui nous ont gardé toute leur confiance », développe Claude Nicolas.
Il insiste sur la manière dont les salariés ont eux aussi traversé cette année. « Les équipes ont fait preuve d’une véritable adaptabilité. Moi, je parle de performance adaptative. Nous avons fait face car nous l’avons fait tous ensemble. Ce que tous retiennent, c’est que l’on peut compter les uns sur les autres. Et nous savons qu’être ensemble, c’est être plus forts. Nous avons beaucoup appris dans nos organisations par exemple avec l’humain toujours au cœur de nos missions. » L’image des métiers au sein des Ehpad a changé alors que le grand public en avait sans doute une perception erronée. « Les équipes revendiquent l’amour et la beauté de leur métier », confirme Claude Nicolas.
C. C.