Covid, un an après le confinement : ce que ça change au plan économique
La montée en puissance du drive
Les modes de consommation ont changé. Pour limiter les risques et les interactions sociales, de nombreux consommateurs se sont tournés vers le drive.
Directeur de Cora à Saint-Dizier, Luc Pugnière constate que la proportion de clients adeptes du drive est croissante depuis le premier confinement. « Oui, le virus a changé nos habitudes. Les gens ont fait beaucoup de drive. Même cet été, quand la situation sanitaire était meilleure, les clients ont conservé ces habitudes. C’est un nouveau mode de consommation et nous sommes toujours en progression sur les mois de janvier et février 2021. Cela va perdurer », détaille le responsable de l’hypermarché situé au nord de Saint-Dizier.
Le premier mois de confinement, les équipes ont dû s’organiser afin de faire face à cette déferlante. Mais depuis, tout a été optimisé. Une vingtaine de salariés sur les 200 que compte l’enseigne se consacre au drive qui ouvre d’ailleurs également le dimanche matin à partir de cette semaine. Plus largement, c’est sa politique “hors murs” que Cora souhaite encore développer pour surfer sur cette vague.
« Nous avons huit ou neuf points de retrait, nous faisons de la livraison à domicile et nous travaillons à la livraison en entreprises », conclut le directeur. La livraison en point de retrait a, elle aussi, explosé dès le premier confinement, ce qui a amené l’enseigne à proposer d’autres sites aux consommateurs.
S. C. S.
Chez Yanmar, une crise gérée « dans la sérénité »
D’abord, il y eut, il y a un an, un « vrai choc : l’arrêt de la production, la raison d’être de l’entreprise ». Mais, se souvient Jean-Yves Béal, directeur du site Yanmar à Saint-Dizier, « il n’y a pas eu de panique. Face à cette situation de crise, tout le monde a été compréhensif. Et notre chance inouïe, c’est que les commandes sont vite reparties, nous n’avons pas eu de creux de production. »
Grand réfectoire
Comme, en outre, le fabricant de machines de chantier compactes a pu compter sur « la motivation des personnels qui ont été à la hauteur », c’est avec une certaine « sérénité » qu’il a fait face à cette crise inédite. Qui, quand elle sera terminée, laissera des traces. Et pas forcément négatives.
Sur le plan du dialogue social, par exemple : « Les mesures ont été discutées avec les représentants du personnel, nous avons mis en place des réunions “sécurité Covid” deux fois par semaine, avec la commission de sécurité. Elles resteront, comme la réunion sécurité qui a lieu une fois par mois. » Utilisée à la marge avant la crise, la pratique du télétravail restera également possible pour les personnels administratifs : « Nous formalisons un accord pour le mettre en place de façon plus officielle. Nous ne l’imposerons pas, car cela peut entraîner un isolement, cela peut être compliqué psychologiquement, mais nous le proposerons », explique le directeur.
Autre réalisation née de cette crise sanitaire : la création d’un réfectoire de 300 m2, là où les salariés sont obligés d’enlever le masque. Aménagements horaires, limitation « par dix » des déplacements professionnels sont d’autres mesures prises par une société qui, en un an, n’aura compté qu’une vingtaine de cas positifs sur 500 salariés.
L. F.