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Coups de couteau : « On a frôlé le drame » à Montier-en-Der

Les faits se sont déroulés au centre ville de Montier-en-Der (photo d’illustration).

Une histoire de gamins. De grands gamins, de petits adultes. Ça veut faire les malins, ça sniffe de la cocaïne, ça bombe le torse et ça provoque. Et parfois, ça dérape. « Oui, on a frôlé le drame » ce 8 décembre à Montier-en-Der, tonna le procureur Djindian devant le tribunal correctionnel de Chaumont.

Le 8 décembre au soir, à Montier-en-Der, Kylian C échange des amabilités via une application de messagerie instantanée avec le frère d’un ami. Cet homme est établi à Reims. Le ton monte. Le différend renvoie à une sombre et mineure affaire de stupéfiants. L’interlocuteur de Kylian décide de quitter Reims en compagnie d’une connaissance pour gagner Montier-en-Der où Kylian C tue le temps en compagnie du frère du Marnais.

Tout ce petit monde se rejoint au centre-ville. La suite ? « J’ai eu peur, il a couru vers moi, il m’a mis un coup de pied dans le thorax, j’ai été roué de coups. Son petit frère m’a mis au sol en me faisant une clé de bras, j’ai sorti mon couteau pour faire peur, j’étais au sol, il m’est tombé de dessus, je ne voulais pas le blesser, ce n’était pas volontaire. (…) Je regrette et m’excuse », soutint Kylian C, manifestement affecté, hanté par des « cauchemars ».

Sous l’emprise de cannabis et de cocaïne, « la cocaïne, c’était la première fois », le prévenu aurait pu enlever la vie à un ami qui ne l’était plus. « Oui, c’était un ami, nous nous dépannions, nous nous échangions des stupéfiants ».

Poumon perforé

La victime fut touchée à hauteur du thorax et d’une cuisse. Ces blessures entraînèrent une Incapacité totale de travail (ITT) de 20 jours. « Un des poumons de ce père de famille de 25 ans a été perforé, cet homme ne venait pas se battre, il venait chercher son frère. S’arrêter n’est pas une marque de faiblesse mais d’intelligence, monsieur n’a pas su s’arrêter et on a frôlé le drame », nota le conseil de la partie civile dans l’attente d’une expertise médicale appelée à définir les conséquences des blessures de la victime.

« Monsieur reconnaît les faits tout en essayant de minimiser, cette attitude me gêne un peu », poursuivit le procureur Djindian avant de requérir une peine de 18 mois de prison dont six assortis d’un sursis probatoire.

Fragile, provoqué

Kylian C a 19 ans. Le jeune homme était jusqu’alors inconnu de la justice. Ses parents l’entourent. Le prévenu travaille. « Sept mois plus tôt, monsieur serait passé devant le Tribunal pour enfants », souligna Me Tribolet.

Il fut question d’un adulte, mais également d’un garçon moqué dans son enfance en raison d’un surpoids lié à un traitement médical. « Tout ça, ça a un prix, ça entraîne une fragilité, ce jeune homme sait qu’il ne peut pas l’emporter par le dialogue, sa violence a été l’expression d’une forme de désarroi. (…) Un témoin, objectif le dit, les deux sont tombés au sol de concert, aucun des protagonistes n’a vu le couteau ».

Et puis… Oui, Kylian C n’avait pas à réagir ainsi, l’évidence s’impose, nul ne le conteste, mais tout de même, la victime l’aurait pour ainsi dire bien cherché. “ Je vais te crever espèce de putain ”. “ Je vais enculer ta mère, te tuer, je vais faire de ta mère un tapin ”. “ J’arrive et je te coupe la gorge sale pute ”. Telle est la nature des messages adressés par la victime au prévenu avant son arrivée à Montier-en-Der.

Rien ne laissait présager d’une visite de courtoisie, « nous en sommes presque à un rendez-vous donné ». Me Tribolet se tut. Kylian C s’excusa. Décision ? Dix-huit de prison avec sursis. Le condamné, ce majeur, ce grand gamin, pouvait tomber, en pleurs, dans les bras de père et mère.

T. Bo.

Conformément à une règle interne à la rédaction, seules les identités des prévenus condamnés à une peine de prison ferme sont mentionnées dans nos colonnes.

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