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Coup pour coup – L’édito de Patrice Chabanet

Coup pour coup – L’édito de Patrice Chabanet

Déclaration d’indépendance contre mise sous tutelle. Dans l’affrontement qui oppose les indépendantistes de Catalogne au pouvoir central espagnol, il y a une liturgie qui n’est pas sans rappeler la corrida. Le taureau catalan s’est jeté sur le matador madrilène qui lui a planté une sérieuse banderille. Mais on est encore loin de l’estocade. Il est plus facile de décider la reprise en main de la province rebelle que de la mettre en œuvre. Ainsi, la logique voudrait que le président catalan soit arrêté pour « rébellion », mais comment y procéder sans prendre le risque d’affrontements sérieux ? C’est d’ailleurs le piège que les séparatistes tendent à Mariano Rajoy : faire passer l’Espagne pour une force d’occupation ou de reconquista..

C’est bien connu, dans les corridas le dernier mot revient pratiquement toujours au matador. En l’occurrence, le Premier ministre espagnol est en train d’épuiser les indépendantistes. Ces derniers se sont lancés dans l’affrontement sans vraiment le préparer. Ils proclament leur attachement viscéral à l’Europe, mais tous les pays de l’Union viennent de réaffirmer leur soutien à Madrid. Ce ne sont pas les déclarations du Corse Jean-Guy Talamoni favorables à l’indépendance de la Catalogne qui vont renverser le cours des événements. Très vite aussi, le romantisme vintage des indépendantistes risque d’être rattrapé par les dures réalités économiques, à commencer par le départ annoncé de centaines de sièges sociaux. Enfin, les unionistes catalans n’ont pas dit leur dernier mot : ils ont prévu une grande manifestation dès demain. Bref, les séparatistes ont peu de cartes en main, si ce n’est leur capacité à faire descendre leurs sympathisants dans la rue. Mais que vaudrait une indépendance qu’aucun pays ne veut reconnaître ? Rien. Le temps joue donc en faveur de Mariano Rajoy. Il a un peu moins de deux mois pour porter l’estocade, avec les élections régionales. Mais après une victoire plausible contre les amis de Carles Puigdemont, demeurera l’essentiel : recoudre une région profondément divisée.

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