Projet de nouveau cinéma : le site retenu n’est finalement pas celui imaginé
Relancé de manière spectaculaire au dernier trimestre 2022, le projet de nouveau cinéma, avec quatre salles, devrait finalement s’établir derrière la salle Jean-Favre. Les opérations sont conduites tambour battant, et les travaux pourraient commencer dès cette année.
C’était la surprise du chef du conseil municipal du jeudi 29 septembre 2022. Alors que l’idée d’un nouveau cinéma, envisagée depuis la mandature Didier Loiseau, semblait être plus ou moins remisée au placard des ambitions perdues — le maire, Anne Cardinal, n’abandonnant pas le dessein, mais sans cacher qu’il ne s’agissait pas vraiment de la priorité de son mandat —, un projet déjà bien ficelé (notamment financièrement) de création d’un multiplexe de quatre salles était, à la surprise générale, présenté aux élus.
Porté par la société L’Yre Cinémas, actuelle gestionnaire du New Vox, le projet est estimé à hauteur de 2 227 500 € HT. C’est une opportunité financière à ne pas laisser filer qui est à l’origine de ce revirement politique. En effet, la construction du nouveau cinéma peut prétendre à un subventionnement conséquent, de l’ordre de 30 % (ici, un peu plus de 650 000 euros), par l’Etat, dans le cadre d’un dispositif de la loi Sueur, appelé à s’arrêter début 2023. Il devenait donc urgent de se positionner, ce qu’ont effectué la Ville de Langres, puis le Grand Langres dans la foulée, promettant chacun un abondement financier de l’ordre de 300 000 €. Le reste à charge pour L’Yre Cinémas avoisinerait les 700 000 €, sous forme d’apports personnels et d’emprunts.
Le scénario surprise
Il restait alors à déterminer un site d’implantation. Trois ont été envisagés : sur la place Bel’Air, sur le parking situé derrière l’espace Jean-Favre ou à l’emplacement de l’ancien Foyer langrois des jeunes travailleurs (FLJT). Cette dernière hypothèse semblait pratiquement actée il y a encore quelques semaines. Elle a finalement été abandonnée. « Il y aurait eu trop de contretemps archéologiques », explique Jérôme Quaretti, co-gérant de L’Yre Cinémas, qui souhaite mener le projet le plus rapidement possible. « Avec mon associé Frédéric Perrot, nous voulions la place Bel’air mais nous avons rapidement compris que ce ne serait pas faisable ».
C’est donc la troisième option, convenant aux élus comme aux promoteurs, qui devrait être retenue, sous réserve du feu vert de la préfecture — un nouveau cinéma nécessite une autorisation spécifique — et de l’Architecte des bâtiments de France (ABF). « En collaboration avec les collectivités locales, nous voulons transférer le New Vox de la rue du Grand-Bie à cet emplacement à côté de la salle Jean-Favre », confirme Jérôme Quaretti, qui y voit un lieu idoine.
« Il y a un parking et nous serions idéalement placés, en faisant la liaison entre le centre historique à proximité et les quartiers environnants. On se projette ainsi », ajoute Jérôme Quaretti, qui aura un rendez-vous avec le maire, Anne Cardinal, le 7 février prochain. « Mais actuellement, c’est un travail quotidien. Nous nous y consacrons tous les jours ».
Le projet prévoit un complexe de quatre salles de cinéma. Mais Jérôme Quaretti y décèle aussi et surtout un investissement à long terme : « C’est un bâtiment qui a vocation à rester sur plusieurs décennies ». Et qui pourrait sortir de terre en un temps record, après avoir été extirpé des limbes il n’y a que quelques mois à peine. Si tout se passe comme prévu, les travaux pourraient, en effet, être lancés dès cette année, pour une ouverture espérée le plus tôt possible. Un scénario de rêve pour un happy end inattendu.
N. C.
Quid de l’aire de camping-cars ?
L’implantation du projet de nouveau cinéma derrière la salle Jean-Favre pose la question du devenir de l’aire de camping-cars, alors que des parkings seront par ailleurs indispensables au bon fonctionnement de ces deux équipements culturels. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise à son sujet, le projet de nouveau cinéma s’étant soudainement imposé à vitesse grand V. Des concertations seront nécessaires entre la Ville et le Grand Langres pour réfléchir à la meilleure option à envisager.