Coup de gueule – L’édito de Patrice Chabanet
Carole Bouquet n’est pas femme à se laisser impressionner, encore moins lorsque son ex-compagnon, Gérard Depardieu, est l’objet de lourdes accusations sur son comportement sexuel avec les femmes. Elle reconnaît volontiers que l’acteur le plus célèbre et, sans doute le plus talentueux, de France use à l’envi d’un langage dru, pour ne pas dire ordurier ou obscène. Mais avec son expérience personnelle – dix ans de vie commune avec « Gégé » – elle se sent autorisée à affirmer que ce dernier est « incapable de faire du mal à une femme ». Les procédures en cours diront où se situe la vérité entre le tir nourri des détracteurs et des accusatrices d’un côté et le contre-feu de l’actrice, de l’autre.
En attendant, la présomption d’innocence ayant explosé en vol depuis belle lurette, les procès en place publique constituent une parodie de justice. L’écho que leur confèrent les médias participe largement au phénomène. C’est sûrement le prix à payer pour une notoriété hors normes. Dans le cas qui nous intéresse ici seuls des débats contradictoires devant un juge nous éclaireront sur la réalité des propos et des faits reprochés à Gérard Depardieu. A-t-on affaire à un Rabelais des temps modernes, version beauf, ou à un dangereux prédateur usant de son prestige et d’une forme d’emprise implacable, ou encore aux deux à la fois ? Bref, c’est parole contre parole. Sachant que celle des femmes qui se disent victimes de l’acteur doit être prise en considération, tout autant que celle d’une autre femme, Carole Bouquet.