Coronavirus : premières vaccinations au centre hospitalier de Saint-Dizier
Depuis vendredi, le centre hospitalier de Saint-Dizier a installé un centre de vaccination dans ses murs. Pour l’instant, le vaccin y est uniquement administré aux personnels soignants du nord du département, selon les priorités édictées par le Gouvernement. En trois jours, plus de 300 personnes ont été vaccinées.
Le centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz est toujours sur le front de la lutte contre la Covid-19. Depuis vendredi, le personnel de l’hôpital y a ouvert un centre de vaccination. Il a fallu tout monter de A à Z puisque l’établissement n’en dispose pas en temps normal. Mais depuis le mois de mars, les soignants bragards ont pris l’habitude de s’adapter en permanence à de nouvel-les situations, comme le soulignait le directeur délégué de l’hôpital, Frédéric Lutz, hier matin.
Pour fonctionner, le centre dispo-se en permanence de deux infirmières, d’un médecin et de deux agents supplé-men-tai-res pour les actes administratifs. Les infirmières se relaient pour pouvoir assurer un fonctionnement non-stop de 8 h 30 (le matin) à 17 h 30. Il est à souligner que les profes-sion-nels de ville sont aussi venus prêter main forte au dispositif, que ce soit des infirmières ou des médecins, même à la retraite.
Depuis vendredi, le centre a fonctionné trois jours. Hier soir, on comptait un peu de plus de 300 personnes déjà vaccinées, au total. Dans un premier temps, le vaccin n’est administré qu’aux personnels soignants de plus de 50 ans ou à facteur de risque.
« La vaccination est un élément majeur pour endiguer l’épidémie »
Selon les professionnels de l’hôpital, le nombre de vaccinations réalisées en trois jours montre une forte mobilisation des personnels soignants pour se faire vacciner. « La vaccination est un élément majeur pour endiguer l’épidémie », lançait Frédéric Lutz, hier matin. « Les bénéfices dépassent très largement les risques ».
D’ores et déjà, les équipes du centre de vaccination de l’hôpi-tal se préparent à recevoir un nouveau public dès lundi : les personnes âgées de plus de 75 ans. Pas la peine d’appeler directement l’hôpital, c’est la Sécurité sociale qui contacte les personnes éligibles dans un premier temps. Celles-ci seront invitées à s’inscri-re sur internet ou à composer un numéro spécial- qui leur sera communiqué d’ici la fin de la semaine.
Et puis il faudra assurer la deuxième injection pour tous ceux qui seront passés une première fois. Pour le vaccin qui est actuellement utilisé (des laboratoires Pfizer), celle-ci a lieu à J+21.
« L’objectif, c’est que le Corona devienne juste un rhume »
Quant aux effets secondaires, ils sont minimes, assurent les professionnels de santé bragards-. « Parfois un peu de fièvre, des douleurs dans le bras, ce sont les principaux effets. La deuxième injection peut être un peu douloureuse », liste le Docteur Maud Schoeny, responsable médical de crise.
« L’objectif », reprend-elle, « c’est que le Corona devienne juste un rhume pour lequel on passe deux jours à la maison et c’est fini. » En clair, la vaccination devrait permettre d’éviter les formes graves du virus qui nécessite une hospitalisation voire une intégration en service de réanimation. Car le personnel travaille toujours à flux tendu. « On a actuellement seize cas de Covid et quatre personnes en réanimation », liste le docteur Maud Schoeny. « Mais le nombre de lits n’est pas le reflet du nombre de patients atteints parce que la durée d’hospitalisation est plus courte qu’en mars. Depuis octobre, on ne désemplit pas. On sort quatre patients, on en rentre aussitôt quatre ». Or, « il faut aussi pouvoir prendre en charge les autres malades », rappelle Ingrid Condenseau, cadre supérieure de santé qui supervise le centre de vaccination. Libérer du personnel pour prendre en charge d’autres malades, mais aussi redonner confiance à ceux qui n’osent plus venir se soigner à l’hôpital. « Il y a beaucoup de patients qui ne viennent plus consulter, ou qui ont arrêté leur traitement par peur de la Covid. On les retrouve avec une évolution importante de leur maladie. » Une raison de plus pour convaincre les sceptiques ?
Fr. T.
f.thore@jhm.fr