Corgirnon : deux élues molestées par un administré

Un administré de Corgirnon a molesté et menacé le maire et son adjointe lors de la permanence de mairie vendredi 28 janvier. Un conjoint appelé au secours a pris un coup. L’habitant irascible a par ailleurs saccagé le bureau de la mairie suite à une demande municipale anodine…

Il y a certes un désamour des élus mais globalement les Français sont attachés à leurs maires, l’échelon de proximité. Mais pour ces derniers, c’est parfois un chemin de croix face à des administrés qui peuvent devenir irrespectueux, voire plus. C’est ce que vient de vivre, dans la douleur, le maire de Corgirnon, Florence Druaux, vendredi soir. Comme tous les vendredis, elle tient une permanence avec son adjointe, Catherine Clerget. Ce jour-là, elle doit rencontrer un jeune homme de la commune pour lui demander de retirer un tas de terre qu’il avait laissé dans le parc du château de la commune suite à la plantation d’un arbuste décoratif. Une plantation que la commune lui avait autorisée de faire dans l’espace public. Le jeune homme donne son accord, les deux élues en restent là.

«Mais 10 minutes plus tard, son père est arrivé dans la mairie comme une furie. J’ai vu la haine dans ses yeux», se remémore avec effroi Florence Druaux. Après s’être fait copieusement insulter, les deux élues ont pris peur. Et les actes de l’homme en colère confirment ce sentiment puisqu’il commencera par retourner le bureau du maire. Florence Druaux sort de la pièce. L’homme n’en a pas encore fini puisqu’il se saisira d’une chaise qu’il jettera en direction du bureau occupé par l’adjointe. La mairie est saccagée. «Mon adjointe arrive à retrouver son portable. Elle a appelé son compagnon qui arrivera rapidement», raconte le maire. Ce dernier se pendra un coup de poing dans la figure et sera jeté au sol par l’administré totalement incontrôlable.

Inconnu des forces de l’ordre

La gendarmerie, appelée, ira interpeller cet habitant de Corgirnon, qui n’a aucun antécédent. L’enquête de gendarmerie conclura à un «différend familial». Car effectivement, Catherine Clerget est la belle-sœur de l’individu. Reste que la colère de l’administré provient d’une décision municipale. Alertée, la présidente de l’Association des maires de Haute-Marne, Anne-Marie Nédélec est tout aussi choquée par les événements.

« Lorsque l’on accepte de devenir maire ce n’est pas pour recevoir des insultes et des menaces de mort »

Anne-Marie Nédélec, présidente de l’Association des maires de Haute-Marne.

«Lorsque l’on accepte de devenir maire ce n’est pas pour recevoir des insultes et des menaces de mort», fait-elle remarquer. «C’est totalement intolérable. Et fait aggravant, les deux élues ont été agressées dans l’exercice de leur fonction. Je vais faire remonter cette affaire sur la plateforme de l’Association des maires de France», annonce Anne-Marie Nédélec.

Conseillées par cette dernière, les deux élues de Corgirnon déposaient plainte hier en gendarmerie… Le mis en cause a lui reconnu les faits et a été poursuivi pour dégradation de biens d’utilité publique et violence sans ITT. En outre, il devra effectuer un stage de citoyenneté. Contacté, le mis en cause n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Ph. L.