Contre la délinquance, priorité à la prévention
A l’occasion de la visite du centre de supervision urbain il y a quelques jours, les élus du territoire ont évoqué leur stratégie de lutte contre la délinquance. Si la répression n’est pas négligée, la prévention – notamment pour la jeunesse – est vue comme un outil prioritaire.
Les crimes et délits sont en baisse en zone police ; autrement dit à Saint-Dizier, Bettancourt-la-Ferrée, Chancenay et Villiers-en-Lieu. « De 2 500 par an il y a dix ans, à entre 1 000 et 1 200 aujourd’hui », chiffrait le maire et président de l’Agglomération Grand Saint-Dizier Der et Vallées, Quentin Brière, à l’occasion de la visite du centre de supervision urbain – dans les locaux de la police municipale – le 9 février dernier.
Des chiffres satisfaisants qu’il faut toutefois nuancer. L’actualité bragarde a été marquée par deux meurtres en 2023, alors que ce type de crime ne s’était plus produit depuis juillet 2015. De par la nature des faits, les chiffres ne prennent pas en compte les incivilités du quotidien, régulièrement évoquées au cours des permanences de quartier (lire JHM quotidien du 14 février). De plus, les 56 autres communes de l’Agglo se trouvent en zone gendarmerie, où les bilans varient (JHM des 9 et 20 février).
Suivi
La marge de progression existe. Pour aller plus loin, la prévention est vue comme une solution efficace, dont la mise en œuvre doit être accentuée : « C’est essentiel de sensibiliser les jeunes majeurs et mineurs, avant qu’ils ne fautent et ne basculent dans la délinquance », analyse Alain Simon, maire de Sapignicourt et vice-président de l’Agglo en charge de la Prévention de la délinquance.
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Dans la stratégie établie, Alain Simon évoque « le suivi nominatif », réalisé conjointement avec les nombreux partenaires que sont l’Éducation Nationale, les services sociaux, les forces de l’ordre… « L’avantage avec le temps, c’est que l’on se connaît tous », abonde Rachel Blanc, première adjointe de Saint-Dizier et vice-présidente de l’Agglo, qui voit en la baisse des crimes et délits en zone police, le fruit de ces collaborations. L’élue précise également que le suivi nominatif concernerait les jeunes « du décrochage scolaire, aux faits de petite délinquance ». Concrètement, de façon régulière (une fois par mois ?), des réunions rassembleraient les protagonistes précités pour se partager les informations et échanger sur une solution individualisée pour chaque problématique. Mais pour ce faire, « il faudra davantage de moyens humains et techniques », reconnaissait Quentin Brière. Des villes de Seine-Saint-Denis, et des intercommunalités de l’Eure et de Seine-et-Marne l’ont déjà testé.
L’accompagnement des publics défavorisés notamment pour les problèmes de violence intrafamiliale, la lutte et la sensibilisation contre la radicalisation, et la tranquillité à apporter via les forces de l’ordre et la vidéoprotection, sont d’autres points évoqués par les élus. A l’échelle de Saint-Dizier, le maire mise toujours sur la participation citoyenne, à l’instar de ce qui est effectif dans la lutte contre les rodéos urbains. Reste à voir l’expérimentation d’un service de prévention éducative, à l’instar des « grands frères » dans les années 2000, que les élus avaient voté favorablement en conseil le 20 octobre 2022.
Louis Vanthournout