Contrat de ville : les habitants partagent leur constat sur le Vert-Bois
Dans le cadre du renouvellement du Contrat de ville 2024/2030, une réunion de concertation était organisée au Vert-Bois par la sous-préfecture et l’Agglo. Un temps fort auquel une quarantaine de personnes ont participé pour évoquer leurs ressentis et attentes.
Depuis 2015, le Contrat de ville a été mis en place pour soutenir les quartiers populaires de l’Hexagone. Il y en a plus de 1 500 en France, dont un à Saint-Dizier : le Vert-Bois. Ce partenariat entre l’État et l’Agglomération s’est déjà traduit par la mise en place d’actions autour de trois grands piliers : cohésion sociale, cadre de vie, développement économique/emploi. Mais le 31 décembre, ce contrat prendra fin. D’où le lancement de l’opération « Quartiers 2030 », pour l’élaboration du contrat de ville 2024/2030.
En ce sens, une réunion de concertation s’est déroulée jeudi 12 octobre, au Centre socioculturel. L’objectif ? « C’est de voir avec les habitants comment ils se projettent dans leur quartier. C’est important d’avoir leur ressenti, d’autant que désormais, les orientations territoriales seront intégrées au contrat de ville », explique Maria Grolier-Iglesias, déléguée de la préfète de Haute-Marne. Pour animer cette soirée d’échange, Murielle Maffessoli de l’association ORIV (Observatoire régional de l’intégration et de la ville), distribue la parole et note les points, positifs comme négatifs, sur des petits papiers.
Animations
Dans l’assemblée garnie d’une quarantaine de personnes, deux jeunes hommes dénotent. Dans la tranche des 18-25 ans, Mehdi et Ilies déplorent l’absence d’un lieu – en dehors du Centre socioculturel – pour pouvoir se retrouver, « comme avant au centre commercial ». « Mon père me disait qu’avant, il y avait une piscine par exemple. Aujourd’hui, il y a le terrain de foot, mais sinon… », explique le plus jeune. Indirectement, leur constat en rejoint un autre : le manque d’animations ou d’évènements, hormis ce que propose le CSC, ou d’initiatives personnelles comme la Coupe d’Afrique de football en juin dernier. « Il y a déjà eu des 14 juillet, les concerts, les fêtes de Noël, ça se faisait très bien », cite en exemple Jean-Luc, retraité.
Pourtant, il y a quelques idées. Jean-Marc, partage un projet collectif d’une course de caisses à savon. Ilies parle de la fête des voisins à relancer partout en ville. Et Jean-Luc propose le café des habitants un jour où les enfants n’ont pas école.
Cohésion
Dans l’esprit des personnes présentes, la solidarité et une meilleure connaissance d’autrui ne peuvent qu’être positifs pour la vie en société ou contre les incivilités. D’où l’idée unanime « d’installer plus de bancs pour faciliter les discussions », ou pour aller plus loin, de relancer le système de grands frères notamment pour la jeunesse. Finalement, la cohésion semble plus difficile avec les habitants d’autres quartiers : « Je connais des gens de Marnaval qui ne viennent pas et ne viendront jamais au Vert-Bois », affirme Hervé. Le repas solidaire du 1er janvier et la Randoween font figure d’exception. L’inverse existe également : « C’est compliqué de se rendre à la Presqu’Île ou aux Fuseaux quand on n’a pas de véhicule », poursuit une dame, rebondissant sur l’évocation de l’ancienne piscine. L’occasion pour l’adjointe Virginia Clausse de rappeler les transformations depuis 25 ans pour « lutter contre la fracture qui était bien réelle », symbolisée par la N4 qui coupait le quartier du reste de la Ville.
Les incivilités (drogue, rodéos, vitesse), le manque de commerces et de services publics (La Poste demeure fermée) ont également été soulignés. Sans oublier le cadre « nature » ou le travail de Myrtille (du CSC) avec les habitants, parmi les points positifs. Quant au futur centre commercial, il suscite la curiosité.
« Vous avez un beau quartier où l’État a déjà consacré beaucoup de moyens. Ce que je peux vous dire, c’est qu’un gros travail est mené sur la sécurité et que très prochainement, nous pourrons faire des annonces sur l’offre de services. Et quand les petits commerces viendront, allez-y pour les faire marcher », résume le sous-préfet Laurent Guillemot. Les participants seront de nouveau conviés prochainement (pas de date précise pour l’heure), pour poursuivre ce travail collectif.
Louis Vanthournout