Condamné deux fois pour violences conjugales en 18 mois
Ce lundi 17 octobre, le tribunal de Chaumont a condamné Pierre Dupont* pour violences conjugales. Au cours d’une dispute sur fond d’héroïne, il a insulté, frappé, étranglé et maintenu dans un garage sa compagne. La victime a eu 22 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT).
A 21 ans, Pierre Dupont* a été condamné pour des violences conjugales ayant entraîné 22 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT) pour la victime. En mai 2021, il avait été condamné pour des faits similaires sur une autre compagne. Il avait alors fait cinq mois de prison.
Le second verdict est tombé au tribunal de Chaumont, en comparution immédiate, ce lundi 17 octobre. Pierre Dupont écope cette fois-ci de 18 mois de prison, dont 6 avec sursis.
Deux jours avant le jugement, la gendarmerie reçoit un appel de la victime alors qu’elle est en train de subir des violences. Arrivées sur place, les forces de l’ordre entendent des cris et interviennent directement en séparant le couple. Par la suite, ils entendront les versions de Pierre Dupont, de la victime et de ses deux enfants de 6 et 12 ans, présents au moment des faits.
Des accusations réfutées par le condamné
« On s’est rencontrés il y a un an, à sa sortie de prison, et il s’est installé chez moi. Samedi, Pierre m’a dit qu’il avait de l’argent et qu’il allait faire les courses. Il est revenu avec 10 € en poche et 30 € d’héroïne, mais pas avec des courses. Je lui ai demandé de quitter le domicile. Il m’a alors tapée la tête sur un caddie et m’a envoyée au sol, dans les vélos de mes enfants. Mes fils criaient et j’ai compris qu’ils étaient là », raconte la victime.
La gendarmerie a pris en photo la victime juste après les faits. Celles-ci montrent des bleus et des traces sur les poignets, les mains, le cou, les pommettes et les yeux. Malgré ces preuves, le condamné ne reconnait que l’étranglement. « Je n’étais pas au courant qu’elle avait des hématomes. Mon avocat m’a montré les photos juste avant l’audience », déclare Pierre Dupont.
Il se défend : « Je ne l’ai pas étranglée, j’ai l’ai repoussée à pleines mains sur le visage ». Et finit par chercher des justifications aux photos de la gendarmerie. « Lors de nos rapports sexuels, elle aime que je lui porte mes mains au cou […] La marque sur les pommettes c’est son fils. » Au-delà de différer avec le constat des forces de l’ordre, la déclaration de Pierre Dupont diffère avec la version d’un des enfants qui a déclaré en mimant : « Alex a étranglé maman ».
Violences et pardons à répétition
Ce samedi 15 octobre ne marquait pas les premières violences au sein du couple. La mère de la victime, présente à l’audience, a été témoin d’une scène. Lors d’une fête, Pierre Dupont a giflé sa fille par jalousie. Elle a aussi remarqué une détérioration de l’état de sa fille, qui fait moins attention à elle et est souvent alcoolisée. Les voisins du couple font également état de violences récurrentes. Quant à la victime, elle reconnait se faire pincer et tirer les cheveux régulièrement.
Malgré ces violences à répétition, la victime a demandé à ne pas recevoir de dommages et intérêts et à ne pas faire l’objet d’une procédure d’éloignement. « Je pense qu’il a besoin de soins et je suis prête à l’aider », déclare-t-elle. Le Procureur a quand même demandé les deux mesures. Celle de l’éloignement a été suivie par le juge. A la fin de l’audience, c’est donc la mère de la victime qui est allée au box des prévenus échanger quelques mots avec Pierre Dupont. Pendant ce temps, sa fille attendait sur le siège sur lequel elle a assisté à l’audience.
Julia Guinamard
* Le nom a été changé afin de préserver l’anonymat de la victime.