Des friches persistantes malgré les taxes
Si la dynamique commerciale langroise semble tenir, malgré les crises successives, il reste tout de même des vacances persistantes, nonobstant les taxes sur les friches commerciales. Tour d’horizon.
Depuis 2020, les crises se sont succédé : après la pandémie, on a vu arriver les répercussions directes de la guerre russo-ukrainienne, notamment sur l’énergie. Malgré cela, le commerce langrois résiste. En revanche, il y a bien un problème qui semble, lui aussi, faire de la résistance, c’est celui des friches commerciales.
En 2021, suite à leur déménagement ou à la fusion de leurs points de vente, les deux hard-discounters avaient laissé derrière eux deux surfaces de taille et, qui plus est, aux entrées de ville. En effet, le magasin Lidl en migrant vers Saints-Geosmes avait un local de 1 200 m2 aux Tuileries. Une taille qui pouvait être un sérieux handicap pour une reprise, mais au final Laurent Motoculture s’y est installé quittant ses locaux devenus trop exigus de Peigney. Une friche de moins dans le pied langrois.
Aldi, Camaïeu et les autres
Reste encore à trouver preneur pour d’autres cellules, certes plus petites mais tout de même importantes, à l’image de l’ancien Aldi du centre-ville. Depuis le regroupement des deux magasins de l’enseigne, la surface de vente de 600 m2 à laquelle il faut ajouter 250 m² de réserves, à l’entrée du centre-ville reste vide et se détériore.
On peut aussi se poser la question du devenir de la cellule où était installé Camaïeu, fermé depuis août 2020. Pourtant situé en plein cœur du centre-ville, la pancarte “Local à louer” reste en bonne vue sur la vitrine sans que l’on perçoive le moindre mouvement. Même constat pour les deux cellules de 350 m² sur la zone commerciale du Sabinus.
La taxe et ses limites
En 2021, Nicolas Fuertes, adjoint chargé du Commerce avait d’ailleurs convenu qu’il s’agissait-là d’« une problématique réelle » qui va à l’encontre de la dynamisation souhaitée par la majorité municipale.Le premier des freins détectésse situe au niveau des loyers ou des prix de vente de ces biens. C’est d’ailleurs dans l’optique de lever ce frein que la taxe sur les friches commerciales a été mise en place et même doublée en 2022. Malheureusement, malgré ce dispositif, ces cellules restent désespérément vides. Se pose alors la question de savoir ce qui peut encore être fait.
« Cette taxe est un outil et c’est bien le seul pour inciter les propriétaires à revoir leurs prétentions, mais elle a ses limites. Pour l’ancien Aldi, nous avons même fait estimer le prix de vente ou de location et avons transmis les informations au propriétaire. Il a d’ailleurs eu des contacts de porteurs de projet intéressé par ce bâtiment, mais manifestement il n’a pas donné suite et est resté sur ses positions, malgré l’augmentation du taux de la taxe », admet l’élu. Une problématique qui semble sans issue sans un effort des propriétaires.
Patricia Charmelot
Le commerce relais pourrait être remis sur le métier
Avec un taux de vacance en-dessous de la moyenne nationale, le commerce langrois a su, jusqu’ici, surmonter les crises successives. « En 2021, le taux était de 10 % et au premier semestre 2022 il était à 8,45 %. En revanche, la conjoncture actuelle n’est plus la même », souligne Nicolas Fuertes. En effet, en plus des différentes augmentations, arrive le remboursement des Prêts garantis par l’Etat et le retour des cotisations au Régime social des indépendants.
« En 2021, nous avions décidé de prospecter au centre-ville afin de voir si des locaux sont à la vente, d’en sélectionner pour les racheter et les réhabiliter pour les proposer à la location à de nouveaux porteurs de projets, en “commerce relais”. Un dispositif que nous avons mis en suspens puisque la conjoncture était favorable. Malheureusement la tendance s’inverse. Nous serons vigilants et si la situation persiste nous remettrons ce “commerce relais” sur le métier, sans doute à l’horizon 2024 », annonce l’élu.