Commerce : comment sortir de l’imbroglio du stationnement
À Chaumont peut-être encore plus qu’ailleurs, la problématique du commerce de centre-ville est directement liée à celle du stationnement ; pour que les consommateurs deviennent des clients, il faut qu’ils puisent s’approcher, c’est-à-dire garer leur véhicule. Gratuitement ou en payant ? Combien de temps ? À quelle distance de l’échoppe ? (JHM du 4 octobre 2016).
La Ville de Chaumont a choisi la formule du stationnement payant ; celle-ci présente deux vertus – aux yeux de l’élu : éviter les voitures bouchons et rentrer de la menue monnaie dans les caisses de la cité. Chacun sait qu’elle a un inconvénient majeur : à deux Km, le centre commercial propose, lui, un stationnement de proximité gratuit et illimité dans le temps. Pour le consommateur, cela compte !
La comparaison handicape naturellement le commerce de centre-ville. Plusieurs hypothèses sont alors évoquées pour réduire ce handicap. Toutes passent par une étape indispensable : définir le périmètre de ce que l’on appelle l’hypercentre ; cette zone au sein de laquelle on appliquera des règles censées favoriser la venue (le retour ?) de consommateurs au centre-ville.
Une de ces pistes consisterait à bloquer à une heure les horodateurs dans cet hypercentre. La première demi-heure serait gratuite. 30 minutes suffisent pour une course urgente. La seconde demi-heure serait payante. Mais l’heure atteinte, le consommateur automobiliste serait dans l’obligation de reprendre un nouveau ticket s’il veut rester garer au même endroit.
Une autre hypothèse parie sur la gratuité assortie à une limite dans le temps. Disons une heure et demie. Dans ce laps de temps, on peut faire de vraies courses, son marché, etc. Il s’agirait alors de saisir sa plaque d’immatriculation sur l’horodateur, sans possibilité de reprendre un second ticket pour jouer les prolongations. Cette formule oblige le consommateur à se garer en dehors de l’hyper centre (d’où l’importance des limites) afin de bénéficier de la gratuité illimitée.
Ces deux formules présentent des avantages pour les consommateurs – ou de moindres inconvénients pour les Chaumontais – mais risquent de ce pas plaire à deux autres acteurs du dossier commercial :
1) la Ville doit renoncer à des rentrées d’argent.
2) les commerçants, les prestataires de services et surtout les habitants de l’hypercentre doivent se garer à l’extérieur du fameux périmètre, soit pour ces derniers assez loin de leur domicile…
Mais à ce prix, les consommateurs retrouvent de la gratuité et du temps, que leur offre déjà la grande surface. Ne resterait plus dès lors qu’à offrir une gamme de produits/services différente (supérieure ?) à ce que propose la grande surface. Mais c’est un autre débat…