Commerce : Caroline Nickler quitte Intermarché Chaumont
Suite à une opportunité inattendue, Caroline Nickler quitte la direction de l’Intermarché de Chaumont. Elle garde les autres de Langres et vit cette fin d’aventure avec émotion et avec un regard acéré sur les nouveaux modes de consommation.
Non sans émotion, le 4 janvier prochain, Caroline Nickler met fin à une aventure de 19 ans. En 2002, elle qui était professeur de physique devenait propriétaire d’Intermarché Chaumont avec son époux. Seule à la direction, en 2012, elle reprend même les deux “Inter” de Langres au moment où l’enseigne “Champion” est passée sous la bannière des Mousquetaires.
Plutôt que de parler de décision de quitter l’Inter de Chaumont (et non pas ceux de Langres), elle préfère parler d’une opportunité. Elle a pris une personne en stage qui avait pour but de devenir administrateur. Or, à Chaumont, il est tombé sous le charme du magasin. Il a effectué une offre d’achat et après réflexion, Caroline Nickler a accepté. Elle avance plusieurs arguments à cela : « laisser la place aux jeunes et prendre du temps pour elle et pour sa famille ». Elle avoue, comme beaucoup, que la crise sanitaire l’a aidée à réfléchir dans ce sens sachant que la direction d’un supermarché est « lourde et intense ».
Malgré tout, avec une part de nostalgie, Caroline Nickler parle d’une magnifique aventure « variée et intense » et, immédiatement, elle tient à remercier ses équipes, les 28 salariés. Elle le dit : « il m’est difficile de les quitter. Ils font partie de ma famille ». D’ailleurs, pour ceux qui fréquentent l’Inter, en signe de proximité des équipes, il n’était pas rare de la voir aux caisses pour soulager les hôtesses.
Nouveaux modes de conso
D’un point de vue commercial, sa patte, durant ces 19 ans, aura été de s’adapter à sa clientèle et aux changements de modes de consommation. Elle le dit : « les magasins de proximité sont plébiscités par les consommateurs. La crise sanitaire a amplifié ce phénomène. Les ménages consomment au plus près de chez eux dans des commerces aux surfaces moyennes et raisonnables ». Elle évoque un besoin d’effectuer des courses agréables sans y passer deux heures. Selon le constat de Caroline Nickler, l’autre phénomène qui s’est amplifié est l’attrait pour les produits locaux. Or, pour elle, « il était dans l’ADN d’Intermarché qui a toujours travaillé avec des petites et moyennes entreprises et, aujourd’hui, avec des producteurs locaux ».
Enfin, elle regarde avec recul les péripéties qu’elle a vécues en lien avec le projet de zone commerciale à la Vendue. Elle avait effectué des recours pour s’y opposer et estime avoir eu des difficultés en retour : « cela a freiné mes ambitions de développement sur Chaumont. C’est une période douloureuse mais je ne garderai que les bons souvenirs : la construction du centre commerciale, la venue des commerçants du Cavalier dans un environnement attrayant et positif et l’attractivité de l’avenue de la République qui s’est améliorée ».
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr