Comment repartir – L’édito de Patrice Chabanet
Une campagne présidentielle c’est comme la préparation d’une mayonnaise. Quand elle est mal partie, il est difficile de la rattraper. Anne Hidalgo y est confrontée. A peine désignée comme candidate officielle par le PS, elle a vu son faible score dans les sondages s’affaisser un peu plus. En général toute officialisation d’une candidature se traduit par un regain de popularité, si faible soit-il. Pas chez elle. Hier, séance de rattrapage pour la maire de Paris. Au cours d’un meeting à Lille, bastion historique du socialisme français, elle a mis un peu plus d’énergie dans son discours prononcé sans note. Surtout, elle a dévoilé quelques aspects de son programme : fin des inégalités salariales entre hommes et femmes, lutte contre les violences sexuelles, prise en compte de la santé mentale etc. D’une certaine manière, elle a rejoint le peloton de tous les candidats officiels ou non qui promettent, sans donner le montant de l’addition.
Maintenant, il s’agit pour elle de sortir de l’impasse sondagière où elle se trouve coincée. D’abord pour des questions purement financières : en dessous de 5% au premier tour, ses frais de campagne ne seront pas remboursés. Ensuite pour la survie du Parti socialiste : après la déroute de 2017, consécutive au retrait de Hollande et à la piètre prestation de Hamon, on ne voit pas comment le PS pourrait se relever d’un nouveau naufrage. Sauf s’il limitait ses ambitions à une présence dans les territoires ou au rôle de parti d’appoint. Il est clair, en plus, qu’au sein de la gauche les écolos et les partisans de Mélenchon ne vont pas ménager leurs efforts pour marginaliser un peu plus le Parti socialiste. Pour Anne Hidalgo, le défi est donc majeur : comment mettre fin à ce qui ressemble pour le moment à un long chemin de croix.